Facebook : un eurodéputé rudoie Mark Zuckerberg devant le parlement européen

Mark Zuckerberg était devant le Parlement européen pour s’expliquer sur la fuite de données de ses utilisateurs Facebook. Une intervention mouvementée qui n’a pas convaincu.

Mark Zuckerberg a présenté ses excuses devant le Parlement européen mardi 22 mai. Comme il l’avait fait devant les parlementaires américains, mardi 10 avril, le fondateur de Facebook était venu s’expliquer sur les lacunes de son réseau social dans la protection des données de ses utilisateurs, illustrées par le scandale Cambridge Analytica.

Cette audition à Bruxelles s’est déroulée devant un public restreint, mais diffusée en direct sur Internet.

C’était une erreur

Costume sombre et cravate bordeaux, Mark Zuckerberg est apparu souriant mais un peu raide, attentif à côté du président du Parlement Antonio Tajani. Fausses informations, ingérences de l’étranger dans des élections ou développeurs utilisant de façon mal intentionnée les informations personnelles… Mark Zuckerberg a reconnu que « Facebook n’a pas pris ses responsabilités ».

« C’était une erreur. Et je suis désolé ».

A-t-il introduit dans son discours.

Néanmoins, cette audition a été une nouvelle fois vivement critiquée. Des attaques qui ont notamment visé le format de la réunion, une heure et demie à peine.

« Ce format a permis à Mark Zuckerberg d’éviter nos questions. Si les réponses écrites qui nous ont été promises ne vont pas dans le détail. Les autorités européennes anti-trust doivent être activées et la législation aiguisée ».

A réagi Philippe Lamberts, l’eurodéputé belge qui avait fait parlé de lui en offrant une corde au président Emmanuel Macron.

Un génie raté ayant créé un monstre numérique

Ainsi, les excuses du patron de Facebook ont provoqué beaucoup de frustration. Et l’un des eurodéputés, Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge et désormais chef du groupe ADLE (les libéraux-démocrates) était visiblement très en colère. Face à Mark Zuckerberg, il a commencé en plaisantant sur le fait d’être arrivé en retard à l’audience à cause des grèves en France. Mais, il a rassuré d’emblée le chef d’entreprise lui rappelant que grâce à Facebook Live, il avait pu suivre le début des débats. Une pique pour adoucir l’ambiance, avant d’attaquer de plein fouet le Californien.

« Comment voulez-vous qu’on se rappelle de vous ? Comme un des trois géants de l’Internet avec Bill Gates et Steve Jobs ? Ou comme un génie raté ayant créé un monstre numérique qui détruit nos démocraties. » A taclé Guy Verhofstadt.

« Vous me rappelez le personnage d’un livre, Monsieur Zuckerberg, celui d’un livre de Dave Eggers, Le Cercle. Ce livre parle de grosses sociétés qui gèrent des données et qui deviennent hors de contrôle. Et même leurs patrons n’ont plus le contrôle. Ces données sont ensuite utilisées dans des élections et ça me rappelle grandement la réalité ».

A-t-il lâché, un sourire narquois aux lèvres, alors que Mark Zuckerberg pâlissait.

« Et puis il y a le fait que vous ayez moins, voire pas du tout de contrôle sur votre entreprise. Cela se voit parce que vous ne cessez de vous excuser. Vous vous êtes excusé au moins quinze ou seize fois ces dix dernières années. Depuis 2003, chaque année vous avez un problème, une faille avec Facebook et vous vous retrouvez au pied du mur à devoir vous excuser. Dire que vous allez régler le souci. Cette année ça fait déjà deux, non trois fois même que vous vous excusez. Et nous ne sommes qu’au mois de mai ».

Guy Verhofstadt a ensuite expliqué au co-fondateur de Facebook qu’il avait sous les yeux une pétition « signée par plus d’un million de citoyens européens ». Celle-ci demande à ce que le réseau social accepte une régulation européenne et une surveillance publique.

Vers un nouveau règlement européen

En effet, l’intervention de Mark Zuckerberg a eu lieu à trois jours de l’entrée en vigueur d’une législation visant à mieux protéger les données personnelles des Européens. Or, Mark Zuckerberg a assuré que Facebook partageait entièrement les trois principes au cœur du nouveau règlement européen : « Contrôle, Transparence et Responsabilité ». Il ajoute que Facebook sera conforme à la législation européenne dès vendredi 25 mai.

« Le réseau offrira le même degré de contrôle à tous ses clients dans le monde. Notamment la possibilité d’effacer son historique de la même façon que l’on peut effacer ses “cookies” sur Internet ».

A-t-il promis.

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