Installation des membres du Cos-Lépi : « Une victoire à l’actif de l’initiative de Djèffa », Victor Topanou

L’ancien Ministre de la Justice, Victor Topanou et le Juriste Prince Agbodjan étaient, ce  mardi 15 mai 2018, les deux invités de l’émission 100% Bénin de la télévision SIKKA TV. L’installation des membres du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente et informatisée (Cos/Lépi) était le principal sujet au cœur des échanges.

Les deux invités se réjouissent de la désignation suivie de l’installation des nouveaux membres ayant en charge désormais l’actualisation du fichier électoral devant  servir pour les prochaines élections notamment les législatives de 2019. Selon le Professeur Victor Topanou, la rencontre de Djèffa du 14 avril dernier a joué un grand rôle dans l’aboutissement heureux de ce processus.

En effet, cette rencontre avait pour objectif d’inviter le parlement à respecter la décision de la Cour de  décembre 2017 relative à la désignation de ses représentants au sein du Cos/Lépi. C’est après cette rencontre ayant réunie les grandes personnalités de ce pays dont les anciens présidents de la République que les députés se sont exécutés dira Victor Tokpa avant de souligner que c’est une victoire symbolique à mettre à l’actif de l’initiative du 14 avril 2018.

Abondant dans le même sens que son prédécesseur, le Juriste Serge Prince Agbodjan va dénoncer le manque d’élégance et le non-respect des normes électorales par les acteurs politiques béninois. A travers cette installation, Prince Agbodjan y voit la restauration de la Constitution du 11 décembre  1990.

«…Ça montre que les hommes politiques peuvent avoir toutes les initiatives possibles. Tant que nous avons la Constitution du 11 décembre 1990 et tel que les Béninois sont mobilisés derrière le bien-être et le respect de la Constitution, nous allons toujours à un moment donné sortir la tête de l’eau et montrer aux hommes politiques que nous sommes déjà dans la démocratie depuis une vingtaine d’années», a-t-il indiqué.

Polémique inutile autour du délai des «six mois»

Concernant la polémique autour du délai des six (06) mois rappelé par le Président de la Cour constitutionnelle dans son discours d’installation des nouveaux membres  du Cos/Lépi, les deux invités disent ne pas être surpris par ce rappel. Pour Victor Topanou, la Cour  de Holo n’a fait qu’appliquer un «principe constitutionnel». Ainsi, selon lui, les polémistes ont délibérément choisi d’ignorer ce principe. «Ceux qui ont suscité cette polémique, s’ils avaient eu une attitude de juriste, ils auraient saisi la Cour à l’effet de lui dire que son discours est anticonstitutionnel par exemple. Et à ce moment la Cour leur aurait répondu en rappelant que le principe constitutionnel ne s’accommode pas des discours passagers mais que c’est un principe fondamental qui a été validé depuis la loi sur la Lépi en 2010», a-t-il laissé entendre tout en rappelant les différentes actions de la Haute juridiction auprès du parlement afin de faire respecter le délai prévu par les textes. A en croire ses propos, la Cour en rendant une décision en décembre 2017 pour demander  au parlement de désigner ses représentants au Cos-Lépi espérait que les députés allaient s’exécuter pour que les nouveaux membres soient désignés  le 21 décembre et installés le 29. Ainsi en 06 mois plus précisément en juin, ils auraient fini d’actualiser le fichier électoral.

“Mais les députés ont ouvert une deuxième période exceptionnelle en refusant  d’installer dans la période fixée par la Cour. Peut-être que dans leur esprit, ne l’ayant pas fait ils ont espéré qu’en l’installant seulement en mai, il ne resterait que deux mois.  Sauf que, peut-être par mauvaise culture juridique, ils ont confondu les dates factuelles avec ce principe constitutionnel qui est de 06 mois” a martelé Victor Tokpanou.

Le juriste Serge Prince Agbodjan soutient que le travail confié aux membres du Cos/Lépi ne peut se faire en deux mois parce qu’il y a des étapes à respecter comme celles de l’actualisation et de l’affichage de la liste.

Se référant  à la règle séculaire, «Un homme, une mission, des moyens», les deux invités ont, pour finir, invité le gouvernement à mettre à la disposition de l’organe les financements nécessaires à l’accomplissement de sa mission républicaine dans le délai prévu par les textes.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus