Israël : ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem sous haute tension

Chose promise, chose due. Cinq mois après que le président Donald Trump en eut fait l’annonce, les États-Unis inaugureront lundi leur ambassade d’Israël à Jérusalem, ville au statut contesté. Si ce geste hautement symbolique suscite l’ire au Proche-Orient, laissant présager une escalade de la violence au cours de la semaine, il laisse la communauté internationale plutôt de marbre, constatent des experts.

L’ambassade des Etats-Unis en Israël sera officiellement transférée de Tel Aviv à Jérusalem, lundi 14 mai, pour coïncider avec le 70e anniversaire de la création de l’Etat hébreu, ce que les Palestiniens ont aussitôt qualifié de « provocation ».

Ainsi, à l’heure du 70e anniversaire de la proclamation de l’État hébreu et alors que les tensions liées à la «Grande marche du retour» palestinienne restent vives, Israël inaugure l’ouverture de l’ambassade US à Jérusalem.

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« Jérusalem est la capitale du peuple juif depuis 3000 ans, c’est la capitale de notre État depuis 70 ans et cela restera pour toujours notre capitale », a déclaré dimanche le premier ministre Benjamin Nétanyahou lors d’une réception devant Ivanka Trump et son mari, Jared Kushner, fille et gendre du président américain, arrivés dans la journée en vue de la cérémonie de lundi.

Jérusalem, le 13 mai. L’ambassade américaine sera inaugurée en présence d’Ivanka Trump, la fille du président américain, et de son mari et conseiller à la Maison Blanche Jared Kushner./REUTERS/Amir Cohen

L’ambassade sera provisoirement installée dans les locaux de ce qui était le consulat américain, à la frontière de Jérusalem-Est, en attendant la construction du nouveau siège de la représentation américaine.

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« Cette ville est la capitale des Juifs depuis plus de 3 000 ans, des vestiges et des poteries datées au carbone 14 le prouvent », argumente Jonathan, un franco israélien trentenaire qui sert de guide à un groupe de lycéens juifs français.

Si l’événement est salué par l’Etat hébreu, il est en revanche susceptible d’accentuer des tensions déjà vives dans le cadre de la commémoration palestinienne de la «Nakba» (traduire la «catastrophe») correspondant à l’exode palestinien de 1948, lors duquel près de 700 000 Arabes palestiniens ont fui leurs habitations. Depuis le début du rassemblement de «la marche du Retour» le 30 mars 2018, des dizaines de Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza.

Les Palestiniens commémorent, en effet, chaque année la proclamation de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948, comme la « Nakba » (la « catastrophe » en arabe), synonyme d’exode pour des centaines de milliers de personnes jetées sur les routes lors de la première guerre israélo-arabe qui a suivi la création d’Israël.

« Faire coïncider la date avec la Nakba est une provocation pour les Arabes, les musulmans et les chrétiens », a dit à l’AFP le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.

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