Liberté de la presse : le rapport d’Amnesty international qui épingle le Bénin

L’état démocratique du Bénin ces douze derniers mois n’est pas du tout reluisant et cette piètre figure du pays dénote de la politique gouvernementale des dirigeants actuels et surtout de la gestion faite des ressources humaines du  Bénin. En matière de la liberté de presse pour cette période d’évaluation 2017-2018, le Bénin a reculé sur tous les plans.

 Les indicateurs pour l’évaluation aux fins de la production d’un rapport final par le Reporter sans frontière (RSF) et Amnesty international en matière de la liberté de la presse au Bénin sont clairs et ne soufflent d’aucune ambiguïté. Que le pays s’appelle le Bénin ou autre, ces rapports, n’étant pas commandités par des politiques pour des fins inavouées, présentent les « vrais visages » des secteurs dans les pays respectifs.

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En fin du mois d’Avril dernier, le RSF avait rendu public son rapport sur le Bénin en matière de la Liberté de la presse dans le pays. Suivant ce rapport, le Bénin a reculé de six (6) points comparativement à son classement de l’année écoulée avec un monopole désormais sur le service public, surtout la télévision nationale – ORTB.

 « Depuis l’accession au pouvoir en mars 2016 du nouveau président Patrice Talon, les activités de l’opposition ne sont plus couvertes par la télévision d’État », a clairement signifié dans son rapport Reporter sans frontière.

Après publication de ce rapport, l’Union des professionnels des médias (Upmb), par le truchement de son président, Franck Kpotchémè avait contesté ce rapport. Des commentaires allaient dans tous les sens. Mais, en faisant une lecture croisée avec le rapport produit par une autre institution internationale qu’est Amnesty International sur l’état de la liberté de presse en République du Bénin, on se rend compte aisément que les résultats concordent.

Dans son rapport, Amnesty international signale : « En janvier, Radio Soleil FM, E-Télé et Eden TV ont rouvert. Ces trois médias faisaient partie des sept organes de presse que la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) avait contraints à la fermeture en novembre 2016. Quatre autres médias émettant depuis l’étranger (Sikka TV, La Chrétienne TV, Unafrica TV et La Béninoise) sont quant à eux restés fermés. En mai 2017, le tribunal de première instance de Cotonou a condamné le président de la HAAC à une amende de 50 millions de francs CFA (89 648 dollars des États-Unis) pour avoir fait fermer Sikka TV ». L’organisme conclut donc que « les autorités ont continué d’imposer des restrictions à la liberté d’expression et de réunion pacifique ». Les deux rapports n’ont pas certes utilisé les mêmes langages d’expression mais les deux aboutissent à la même conclusion : liberté de presse et d’expression en danger au Bénin. Les autorités béninoises, ayant pris connaissance de ces deux rapports sur la liberté de la presse et d’expression dans le pays, ont promis œuvrer pour la consolidation de ces acquis.

Mais le climat sociopolitique du moment et l’horizon qui miroite les échéances électorales à partir de 2019 ne sont malheureusement pas de nature à redorer ce blason. Et connaissant désormais les manœuvres politiques du pays, des observateurs estiment qu’il vaut mieux être dubitatif sur ce nouvel engagement des dirigeants actuels.

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