Togo : une forte présence militaire inhabituelle à Lomé qui intrigue

A Lomé, la capitale togolaise, un dispositif militaire inhabituel est constaté depuis quelques jours par les populations et par certains observateurs. La ville est quadrillée par un impressionnant détachement de militaires armés et en alerte.

Cette situation incommode les riverains et fait peur à la population résidente qui se pose mille et une question sur ce nouveau mode de sécurité. A la place des policiers qui étaient sur quelques uns des artères de Lomé, des militaires en surnombre, armés et prêts à en  découdre ont pris le relais.

Selon l’opposition, la présence de militaires togolais dans les rues de Lomé, postés à des points stratégiques ou en circulation dans la capitale, est aussi stratégique pour le pouvoir de Faure Gnassingbé. Il utilise cette présence depuis le début du dialogue politique mi-février 2018 pour empêcher des manifestations de la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise, au motif que «les acteurs en discussion ont pris l’engagement de surseoir aux manifestations de rue, jusqu’à la conclusion d’un accord de sortie de crise».

«Des meetings oui, mais les sit-in et les marches non. C’est contraire à l’engagement pris par les partis politiques dans le règlement intérieur du dialogue », disait la semaine dernière Payadowa Boukpessi, le ministre togolais de l’Administration territoriale dans la presse locale.

«De toutes les façons, nous n’accepterons pas qu’il soit confisqué aux Togolais le droit de manifester. C’est un droit constitutionnel. Et nul n’a le droit d’empêcher les Togolais de manifester dans les rues», a affirmé à Anadolu l’opposant Eric Dupuy.

L’armée répond et rassure

Mais face à la peur, l’état-major général des forces armées togolaises (FATs) rassure qu’il s’agit «d’une présence régulière» et que le retour à la normale interviendra «avant la fin de la semaine». Col Inoussa Djibril, chef division communication de l’état-major général des FATs, joint au téléphone par Anadolu, explique cette situation par le fait que «le Togo a dans ses murs depuis quelques jours les chefs d’état-major généraux des pays membres de la sous-région ouest-africaine». «Les militaires sont déployés à des coins stratégiques et surtout autour du quartier administratif pour leur sécurité», a confié Col Djibril à l’agence de presse.

Les chefs d’état-major généraux sont en effet à Lomé pour «plancher sur les problèmes sécuritaires dans la sous-région et faire le bilan de la feuille de route dressée lors de la précédente réunion tenue en 2017 au Liberia», a précisé la même source, sans donner d’autres précisions.

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