USA : Donald Trump a réhabilité le 1er noir, champion du monde en boxe, victime de racisme

Jack Johnson, premier Noir sacré champion du monde de boxe poids lourd en 1908 et condamné à la prison pour des motifs racistes, a été réhabilité à titre posthume par le président américain, Donald Trump, jeudi.

Légende de la boxe à part entière, Jack Johnson reste dans les livres d’histoire comme le premier champion du monde poids lourd en boxe. John Arthur « Jack » Johnson, surnommé « le géant de Galveston », ville du Texas où il est né le 31 mars 1878, était « un véritable grand combattant », a déclaré M. Trump lors d’une cérémonie dans le bureau ovale.

Le 26 décembre 1908, Jack Johnson (73-13-10 (5)) devenait champion du monde en s’imposant à la décision contre Tommy Burns. Il conservait sa ceinture jusqu’en 1915 et une défaite par KO contre Jess Willard. En tout, Johnson aura défendu son titre mondial 8 fois avec succès.

Condamné pour avoir eu des relations avec une femme blanche

En 1912, le champion était arrêté pour avoir violé le Mann Act en ayant des relations avec une femme blanche. Sa relation avec Lucille Cameron était jugée immorale, car celle-ci était officiellement accusée de prostitution (et surtout blanche). Si le cas tombait à l’eau, il se retrouvait pris dans des accusations similaires avec Belle Schreiber (elle aussi blanche). Condamné à 1 an et 1 jour de prison par un jury exclusivement blanc…Johnson partait en exil. Il se rendait finalement aux autorités en 1920 et purgeait cette peine « que beaucoup considèrent comme une injustice à motivation raciale » selon Trump.

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Johnson a été victime de «ce que beaucoup ont considéré être une injustice motivée par le racisme» alors que le pays vivait «une période d’énormes tensions raciales», a déclaré M. Trump. Il est l’un des plus grands boxeurs américains avec un palmarès de 78 victoires, dont 45 par KO, pour 8 défaites et 12 nuls. Le boxeur est mort en 1946, à l’âge de 68 ans, dans un accident de voiture.

Pour réhabiliter la mémoire de ce «véritable grand combattant», Donald Trump était entouré de l’acteur Sylvester Stallone, «un ami de longue date», pour qui la réhabilitation de Johnson «était très importante». L’actuel champion du monde des lourds WBC Deontay Wilder, l’ancien champion britannique Lennox Lewis ainsi que Linda Haywood, l’arrière petite-nièce du boxeur déchu, étaient également présents lors de la cérémonie, qui a eu lieu dans le bureau ovale.

Obama avait refusé

En 2009, le sénateur John McCain et le représentant Peter King, deux républicains, avaient présenté un projet de loi devant le Congrès, en espérant que Barack Obama fasse de cette réhabilitation «un moment historique». Mais le premier président noir des États-Unis avait laissé passer l’occasion.

«Cela a déçu beaucoup de monde», a lancé Trump, qui a été plusieurs fois accusé de racisme pour des remarques controversées sur les immigrés ou sa réticence à condamner des actes xénophobes.

Sur Twitter, McCain a salué la décision du président qui «redresse enfin un tort historique, restaure la réputation d’un grand athlète et clôt un chapitre honteux de notre histoire».

Aux yeux du réalisateur Ken Burns, auteur d’un documentaire sur le boxeur en 2005, la réhabilitation de Jack Johnson «nous rappelle un passé raciste et que même aujourd’hui on utilise des commentaires racistes et un langage codé pour mettre en danger les Afro-américains et faire avancer un programme anti-américain».

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