Abandon de la normo-communication: Léandre Houngbédji libéré d’une mission compliquée

En décidant de remplacer les cellules qui géraient les communications institutionnelles par une direction de la communication logée à la présidence, le régime du président Patrice Talon  était loin de réaliser que cette réforme qu’il a initiée, pour dit-on, rompre avec une communication outrancière adoptée par le régime précédent, plomberait de façon criarde, la communication gouvernementale.

Très tôt, le régime du « Nouveau Départ » qui a adopté une posture de considérer systématiquement nul, tout ce qui a été fait par l’ancien régime, s’est rendu compte que ce mode de communication n’était pas à son avantage car il est distancé par une communication alimentée par les réseaux sociaux en dépit de l’effort fourni par le directeur de la communication de la présidence de la République qui en réalité ne vient que rattraper et corriger une communication qui a déjà une longueur d’avance dans l’opinion publique.

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Constatant l’échec de la normo -communication, le régime du président Patrice Talon a opté pour une autre forme de communication baptisée « l’hyper communication ». Ce nouveau mode de communication gouvernementale a permis le recrutement de certains organes de presse assujettis à un contrat de propagande gouvernementale appuyée par un réseau d’activistes sociaux avec la multiplication des sorties médiatiques du directeur de la communication de la présidence de la République, contraint de se prononcer sur tous les dossiers.

Un exercice fastidieux d’autant plus que Léandre Houngbédji doit être informé de tous les dossiers des différents ministères, une vingtaine au moins. Très tôt, il s’est vu rapidement essoufflé par le volume de travail, réduisant du coup ses sorties médiatiques pour apporter l’éclairage gouvernemental sur des dossiers dont les discussions sont closes dans les réseaux sociaux.

Pour réduire la masse de travail à fournir, la direction de la communication de la présidence de la République a dû recourir à l’installation des points focaux dans des ministères pour la gestion de la communication interne; une mission dont les cellules de communications des ministères étaient précédemment déchargées.

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Ces différents réajustements de la communication gouvernementale n’ont pas satisfait l’attente du chef de l’Etat qui a fait l’option d’inventer la roue dans tous les domaines. La solution était donc de  libérer la parole; autrement dit, revenir à la case départ et permettre aux différents ministères d’être moins frileux à communiquer puisque la communication est centralisée à la présidence de la République. Une bonne option en soi parce qu’elle aura l’avantage d’une part, de réduire l’immense charge de la direction de la communication de la présidence de la République et d’autre part, de permettre aux professionnels des médias d’avoir plus facilement accès à l’information officielle.

Tuez la normo-communication et libérez la parole est ce qu’il y a de mieux à faire dans un régime démocratique où le droit à l’information est un droit légitime pour le citoyen. La caporalisation de l’information au sommet de l’Etat et l’absence d’une politique de communication gouvernementale claire a laissé pendant longtemps, le champ libre à l’intoxication. Les réseaux sociaux ont du coup pris une longueur d’avance sur les médias traditionnels et colportent à dessein, des rumeurs qui parfois se confirment ou par moment sont démenties par des voix autorisées.

Espérons que la nouvelle option du régime soit la bonne et que la communication gouvernementale soit plus cohérente pour permettre aux populations d’avoir plus de visibilité sur ce qui se fait dans le pays.

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