Bénin : bientôt, l’éducation à la santé sexuelle comme programme d’étude scolaire

« L’éducation à la santé sexuelle fera désormais partie des programmes d’étude scolaire dans notre pays ». C’est le message fort du ministre béninois des enseignements secondaire et technique et de la formation professionnelle, Mahougnon Kakpo, le 05 juin 2018 à Bohicon à l’occasion du lancement de l’atelier de lancement du projet « n’tchité » portant sur une approche novatrice de prévention de grossesses précoces au Bénin.

Après l’annonce de la mesure de radiation systématique du personnel enseignant, en application des textes de loi, les auteurs de grossesse sur les filles élèves au Bénin, le ministre Kakpo a annoncé une nouvelle mesure pour venir à bout du phénomène des grossesses précoces en milieu scolaire. « Ce phénomène devient de plus en plus envahissant…, les statistiques dont je dispose actuellement sont effrayantes. (…) En dehors des différents types de sensibilisation… nous sommes en train de retenir que l’éducation à la santé sexuelle fera désormais partie des programmes d’étude scolaire dans notre pays pour que nos filles et nos adolescents puissent en prendre définitivement conscience », a-t-il fait savoir.

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A cet effet, le gouvernement béninois, fort de son engagement pour le renforcement du capital humain de ses  citoyens qui passe inévitablement par l’éducation notamment celle des filles, a déjà engagé, selon le ministre Kakpo, des discussions avec l’Association pour l’éducation, la sexualité et la santé en Afrique (Apessa), le Fond des Nations Unies pour la population et l’Ambassade des Pays-Bas près le Bénin.

« Il faut apprendre à nos adolescents, filles comme garçons, à cesser toute activité sexuelle mais également nous devons apprendre à nos enseignants à se retenir et à considérer les filles qu’ils ont en face d’eux comme des apprenantes, comme leur propre fille »

Mahougnon Kakpo

L’éducation des filles, une priorité de développement

Le gouvernement du Bénin a opté pour l’exonération des frais de scolarité pour les filles dans les établissements d’enseignement général ainsi que dans les établissements de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. A en croire le ministre Kakpo, cette mesure d’exonération tend vers une généralisation à toutes les filles du secteur de l’éducation nationale.

Eu égard de cet investissement de l’Etat béninois, avec l’appui de ses différents partenaires stratégique, technique et financier, le phénomène de grossesses précoces en milieu scolaire apparaît donc comme un goulot d’étranglement pour l’éducation et l’épanouissement des filles, gage de développement durable. Pour le ministre Kakpo, ce phénomène est une forme d’épidémie des temps moderne qui doit être combattu avec la dernière rigueur.

Des mesures fortes…

A l’occasion du lancement du projet « n’tchité », le ministre Kakpo a fait savoir que le Bénin doit développer non seulement des armes de  sensibilisation, de prise en compte psychologique des élèves mères mais aussi surtout  des armes de répression.

« Lorsque nous avons la moindre preuve qu’un enseignant est responsable de grosses sur fille élève, nous ne pouvons pas avoir la main légère. Nous devons développer le bras armé que nous confèrent les textes sur le plan juridique pour sanctionner, pour punir mais surtout pour radier du personnel enseignant, ces hors la loi, ces criminels qui mettent en danger l’avenir de nos filles », a déclaré le ministre Kakpo.

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Par ailleurs, le ministre a indiqué que les élèves garçons sont le plus gros lot des auteurs de grossesses sur les filles élèves en milieu scolaire. C’est pourquoi, le 05 juin 2018, il a donné des instructions pour traduire devant les conseils de discipline, les élèves auteurs de grossesse sur les filles élèves. « Ainsi, nous pourrons parvenir à endiguer ce phénomène qui nous handicape et qui en handicape par conséquent notre société », a-t-il rassuré.

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