Bénin – Évaluation des enseignants : les mises au point de la Cstb

La Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) a réagi par rapport à l’évaluation que s’apprête à organiser le Ministère de l’enseignement de la maternelle et du primaire (Memp) au profit des enseignants de son sous-secteur. Dans un communiqué rendu public ce vendredi 1er juin 2018, l’organisation syndicale  » soupçonne une répression de masse des enseignants et appelle à une mobilisation générale de tous les travailleurs ».

 

 Communiqué de la Confédération des Syndicats des Travailleurs du Bénin.

EVALUATION DIAGNOSTIQUE AUX ENSEIGNANTS DE LA MATERNELLE ET DU PRIMAIRE PAR LE MEMP : la CSTB soupçonne une répression de masse des enseignants et appelle à une mobilisation générale de tous les travailleurs.

Les 22, 23, 24 et 25 mai 2018 à eu lieu a Abomey dans le zou le Conseil Sectoriel du Dialogue Social du MEMP. Au cours de ce conseil, le ministre a mis en débat l’organisation d’une évaluation diagnostique des enseignants de son secteur en vue de proposer un renforcement des capacités intellectuelles et pédagogiques de tous les enseignants de son secteur. Du débat, il ressort que le test sera fait dans les domaines des mathématiques, niveau 3e, en français et en pédagogie notamment en étude de cas. Rappelons là aussi que la FéSEN/CSTB n’avait eu droit à la parole sous le prétexte que la liste adoptée n’était consensuelle au niveau des représentants de la FéSEN. Nous reviendrons sur ce problème.

L’organisation du test se concrétise de jour en jour à travers une note de service adressée aux DDEMP le 22 mai 2018 par le MEMP Salimane KARIMOU pour la prise des dispositions entrant dans le cadre de l’organisation de ce test.

La CSTB fait les mises au point suivantes :

1- Nous venons de sortir d’une grève qui a durée plus de quatre (04) mois à l’issue de laquelle les travailleurs en général et en particulier les enseignants n’ont eu aucunement satisfaction à leurs revendications. Ils sont rentrés frustrés, meurtris et démoralisés. Organiser une évaluation diagnostique dans ces conditions ne peut être qu’une répression de masse à leur endroit.

2- On ne peut pas organiser une évaluation diagnostique à un adulte. Cette dernière se fait aux apprenants c’est-à-dire aux élèves au début d’un apprentissage pour y déceler leurs niveaux et savoir les dispositions à prendre pour le succès de l’enseignement -apprentissage suivant. Les enseignants étant des adultes, si on veut corriger des insuffisances à leur niveau, on ne peut que les considérer comme des partenaires c’est-à-dire les traiter d’égal à égal avec ceux chargés de combler les insuffisances à leur niveau. Tel n’a pas été le cas. Le coup a été préalablement retenu par le ministre avec les membres du bureau CSDS, organe gouvernemental surtout avec le zèle des traîtres de l’IMP a savoir AGOSSOUVE Maxime, Marc YETONON, KOKOU Jean Pierre, Fabrice HOUSSOUNOU, etc. Ceux là qui sont connus par le monde enseignant notamment à travers les grèves de 2018.

3- L’enseignant qui a obtenu son BEPC il y a dix (10) ans, vingt (20) ans, voire vingt cinq (25) ans est sollicité pour le test du ministre à prouver son niveau en mathématiques niveau 3e. Que vient chercher l’évaluation niveau 3e  dans cette histoire ? Faut-il que l’enseignant abandonne le travail pédagogique qu’il fait actuellement avec les apprenants après quatre (04) mois de grève pour s’adonner maintenant à la révision en mathématiques niveau 3e ? Ne s’agit-il pas là d’une manœuvre que le gouvernement veut organiser dans l’intention de ridiculiser les enseignants comme n’ayant pas de niveau et les responsabiliser pour la situation catastrophique et dégoutante de l’école au Bénin et les renvoyer ? On nous parle des réformes. Or il ne s’agit nullement de réformes adaptées à la situation de l’école au Bénin, mais plutôt  des décisions arbitraires recommandées par des criminels  assemblés pour assassiner définitivement l’école au Bénin. La CSTB a toujours suggérer l’arrêt des Nouveaux Programmes d’Etude pour un programme adapté à notre culture. Mais l’autorité s’y est toujours opposé.

La CSTB s’oppose à cette décision du MEMP et de son gouvernement. Informe les travailleurs et tout le peuple béninois que cette décision n’a été l’objet d’aucune discussion lors des dernières négociations gouvernement centrale et confédérations syndicales

La CSTB appelle à une mobilisation générale des travailleurs, en  particulier les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire pour organiser une contre offensive à la hauteur de la provocation du MEMP Salimane KARIMOU. Invite donc toutes les coordinations départementales à prendre position de condamnation de cette répression des enseignants comme l’on fait déjà les Coordinations du Littoral et de l’Ouémé. Elle invite la FéSEN/CSTB et tous ces syndicats affiliés à prendre positon de principe contre cet arbitraire répressif et organiser la riposte à cet affront que prépare le MEMP pour les enseignants de la Maternelle et du Primaire.

Seule la lutte paie !

Cotonou, le 1er juin 2018

La Secrétaire Générale Confédérale Adjointe

Mathurine SOSSOUKPE.

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