Bénin: les réserves de Modeste Toboula sur l’application du nouveau code pénal

L’interdiction de la commercialisation de l’essence frelatée communément appelée « Kpayo » dans le nouveau code pénal fait l’objet de vives critiques au sein de l’opinion. C’est donc pour rassurer les populations béninoises en général et les vendeurs de ce produit en particulier que le Préfet Modeste Toboula a accordé, ce lundi 11 juin 2018, un entretien à la télévision nationale.
Dans cette entrevue, il a mis l’accent sur les dispositions qui seront prises avant la mise en application effective de cette mesure.

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« Si aujourd’hui nous cherchons à appliquer aveuglément cette loi, c’est que nous allons créer un problème social sans précédent, et nous ne sommes pas là pour ça », a souligné Modeste Toboula.
Rappelons que sous son autorité, plusieurs bidons d’essence étaient saisis et d’autres détruits en début de l’an 2017 dans le cadre de l’opération de libération des espaces publics.

Propos du Préfet Modeste Toboula

« Le code pénal est en instance de promulgation par le Chef de l’exécutif. Cela dit, si on en arrive à obtenir dans les jours à venir cette promulgation, nous devons commencer l’application de cette loi. Seulement il faut souligner deux choses.

La première, c’est que la vente de l’essence frelatée est déjà ancrée dans nos comportements.

C’est un fait social qu’on ne peut pas aujourd’hui traiter comme une infraction simple dans la mesure où depuis 30 ans, des familles ne se nourrissent que par cette activité.

L’objectif des gouvernants que nous sommes, ce n’est pas de prendre des mesures justes pour réprimer les populations.

Nous prenons des mesures pour le bien-être d’abord et le chef de l’État est dans cette logique.

Donc le gouvernement est entrain d’affiner des stratégies, de faire des propositions nouvelles pour accompagner les acteurs du secteur.

Si aujourd’hui nous cherchons à appliquer aveuglément cette loi, c’est que nous allons créer un problème social sans précédent, et ne nous sommes pas là pour ça.

C’est pour cette raison, que je voudrais en appeler aux uns et autres à la patience, à la quiétude, rien n’est encore grave.

Nous allons ensemble trouver les voies et moyens de sortie bien que la loi l’ait interdit.

C’est pour cette raison que je voudrais demander à tous ceux qui sont dans le secteur, de commencer par s’apprêter pour quitter le secteur ou alors y rester de façon professionnelle, et pour ça il y’a beaucoup d’actions qui sont en vue.

Bientôt le ministre des finances et de l’économie et le gouvernement dans son entièreté feront part des réflexions en cours qui sont entrain d’être peaufinées pour accompagner les acteurs du secteur.

Deuxième chose, les mesures relatives à l’interdiction de circulation, de transport de ces produits dans la journée demeurent et sont toujours en vigueur. Il faut que les acteurs respectent les mesures que nous avons prises concernant la circulation et le transport de ces produits dans le littoral.

Le transport n’est autorisé que de 00h à 5h du matin.

Dans la journée, point de bidons sur les motos, point de véhicule qui transporte les produits frelatés.

Autre chose, ceux qui mettent sur les grands artères de Cotonou les bidons, les bouteilles etc, ces mesures d’interdiction demeurent aussi.

Donc il y aura pas de répit par rapport à ces deux mesures mais nous allons intelligemment réfléchir pour que la loi votée ne s’applique pas immédiatement dès sa promulgation. ».

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