Bénin : l’hôpital de zone Savè-Ouèssè n’est pas un éléphant blanc; dixit Amos Elègbè

La non finalisation du projet de construction de l’hôpital de zone de Savè-Ouèssè n’est pas due à une légèreté imputable au régime du l’ex-président Thomas Boni Yayi comme on tente de le faire distiller dans l’opinion nationale. C’est du moins la clarification qu’a fait l’ancien conseiller politique de l’ancien président Thomas Boni Yayi, le professeur Amos Elègbè.

En effet, lors du conseil des ministres en sa session du Mercredi 06 Juin 2018, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon a approuvé  le décaissement d’une somme d’un milliard quatre cent quatre-vingt-neuf millions quarante-six mille neuf cent trente-trois (1.489.046.933) FCFA, représentant la contrepartie béninoise pour le financement de la construction de ce grand  hôpital de zone.

Un chantier lancé en 2012 sous le régime du président Patrice Talon et présenté aujourd’hui comme l’un des nombreux éléphants blancs laissés par le régime de la refondation puisque le projet était prévu pour s’achever en 2014.

Preuve à l’appui, l’ancien ministre de la République et conseiller spécial à la politique de l’ancien président Thomas Boni Yayi justifie le retard accusé par le projet. Selon lui, la non finalisation des travaux dans le délai contractuel est d’abord due à la lourdeur administrative. Et si le dossier a traîné jusqu’à aujourd’hui, le régime du « Nouveau Départ » en est pour quelque chose.

A en croire celui que certaines langues qualifient de « détenteur du titre foncier au gouvernement », le fait de faire croire que le projet de construction de l’hôpital de Zone de Savè-Ouèssè est un éléphant blanc est  » de la ruse » de la part du régime de la rupture. Il s’insurge donc contre le lynchage médiatique dont est victime l’ancien chef de l’Etat.

Pour Amos Elègbè, le projet revenait à 7 Milliards de Fcfa (5 milliards pour le fonds saoudien et 2 milliards du budget national) entièrement négocié et finalisé par le régime du président Yayi Boni. Mais le projet selon ses propos a été victime de la lourdeur administrative tant au niveau de l’État, qu’au niveau du parlement.

Dans le souci d’accélérer la réalisation, le projet a été inscrit au Programme d’Investissement Public (PIP) en 2012. Les études géotechnique et altimétrique ont été confiées à un cabinet burkinabé du nom de « SATA ».

Selon Amos Elègbè, toujours pour faire accélérer le projet et permettre aux jeunes de trouver d’emplois, le gouvernement a mis à contribution les entreprises locales et a inscrit la contre partie béninoise au PIP 2016. Mais à l’avènement du régime du président Patrice Talon, «  le nouveau pouvoir a bloqué tous les projets en cours de réalisation avant le 6 avril 2016. Cela a eu pour conséquences, le non déblocage des contreparties béninoises devant être affectées à tous ces projets dont notamment la construction de l’hôpital de zone de Savè  » a fait remarquer le professeur Elègbè.

« …Le gouvernement de la rupture a ramené le budget de l’Etat 2016 de 1.600 milliards à 1.400 milliards, et décidé de bloquer tous les projets de développement négociés et mis en œuvre par l’ancien régime. Et cela a duré 2 ans. Il convient ainsi de constater que les budgets généraux de l’Etat de 2017, (2010 milliards) et de l’année 2018 (1.860 milliards), n’ont pas rassuré la partie saoudienne de l’inscription de cette contrepartie relative à l’hôpital de zone de Savè-Ouèssè. C’est dans ce contexte que la partie saoudienne a menacé d’annuler le financement du projet. C’est sous cette pression que le gouvernement de la rupture a décidé de débloquer la contrepartie béninoise » a précisé l’ancien conseiller politique de Thomas Boni Yayi.

Il en arrive à la conclusion que, faire passer comme un éléphant blanc ce projet aux yeux des populations n’est pas juste. Il souhaite que le projet puisse enfin aboutir pour le bien de la population.

Amos Elègbè fait le point des projets sanitaires laissés par le président Yayi Boni

En dehors du projet de construction de l’hôpital de zone de Savè-Ouèssè, le régime du docteur Thomas Boni Yayi a initié plusieurs autres projets dans le domaine de la santé. En effet, profitant de l’opportunité qui lui est offerte, Amos Elègbè s’est prononcé sur les campagnes d’intoxications contre l’ancien régime.

Selon lui, dans le secteur de la santé, l’ancien régime a fait beaucoup d’efforts. Comme réalisations dans le domaine sanitaire à mettre à l’actif du régime du président Thomas Boni Yayi, Amos Elègbè affirme que plusieurs hôpitaux ont été créés ou réaménagés par le régime du changement. Il en veut pour preuve l’hôpital de Zone de Djidja – Agbangninzoun – Abomey dans le Zou, financé par la Banque africaine de développement pour environ 6.3 milliards de francs CFA, entièrement réalisé et équipé en 2014, et mis en service en 2015.  Il a également fait mention  de  l’hôpital de zone de Covè – Zangnannado – Ouinhi pour environ 6,5 milliards de francs CFA financés par la Banque islamique de développement, entièrement réalisé et équipé en 2014, puis mis en service en 2015 et  l’hôpital de zone de Djougou-Ouaké-Copargo de la Donga, financé par la BID; réalisé à près de 80% et mis en service en 2014.

Comme autres réalisations, le président Thomas Boni Yayi  a permis  l’installation au CNHU-HKM de scanners de16 barrettes, au CDH d’Abomey, au CHD de Porto Novo et au CHD de Djougou, d’équipements médicaux modernes pour un montant d’environ 6 milliards financés par la BIDC.

Les travaux lancés par le président Boni Yayi avant son départ:

Le conseiller politique du président Thomas Boni Yayi a également déploré la souffrance de certains travaux lancés par le président Thomas Boni Yayi avant son départ du pouvoir et abandonnés par le régime du « Nouveau Départ ». Il s’agit selon lui :

  • de l »hôpital de zone de Pobè – Adja Wèrè – Kétou, entièrement financé par le budget national et réalisé à plus de 75 %, avant d’être abandonné;
  • l’hôpital départemental du Borgou, qui a pourtant  connu une grande extension pour le transformer en un hôpital national comme le CNHU Hubert Maga de Cotonou, grâce à la construction de 7 immeubles R+ 1 avec générateur d’oxygène et dont l’équipement serait en cours avant le départ du régime;
  • l’hôpital de la mère et de l’enfant de Porto Novo qui a bénéficié d’environ 15 milliards FCFA du Qatar en don négocié par le président Thomas Boni Yayi et qui est aussi abandonné par le régime du président Patrice Talon.

Il appelle l’actuel régime au principe de la continuité de l’Etat pour que ces projets ne soient point abandonnés pour que demain on les qualifie d’éléphants blancs.

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