Bénin – Nouveau Code Électoral : «…malheureusement ce que nous craignons arrivera », Sylvain Akindès

Le récent séminaire national organisé par le Parlement béninois sur la Réforme du code électoral n’a pas laissé indifférent l’ancien Ministre du feu Général Mathieu Kérékou. Dans un post sur sa page Facebook intitulé «Commentaire sur une initiative ratée» , Sylvain Akindès donne sa lecture critique sur cette rencontre de haute portée. Nous vous livrons ici l’intégralité de son post.

Commentaire sur une initiative ratée.

Tout homme normal devrait se poser des questions à propos de l’organisation du Séminaire national sur la Réforme du Code Électoral tenu à Cotonou, le 14 juin 2018 à Azalaï-Hôtel.
Erreur d’appréciation, volonté de soigner simplement les apparences, malhonnêteté dégoutante, mépris pour l’intelligence des participants, toute une série d’interrogations sur un évènement censé créer un consensus autour d’une question éminemment nationale et nécessitant du sérieux dans son organisation.
Est-ce rechercher la polémique que de réclamer un peu plus de considération à l’endroit de tous ces citoyens de bonne volonté qui ont répondu à l’appel de la représentation nationale ? Le silence ne devrait-il pas être interpréter comme une légèreté motivée par le simple fait (ou honneur) d’avoir été invité à une rencontre de cette importance ? Ou avons-nous accordé trop d’importance aux intentions de l’institution ?
Nous nous abstenons ici d’aborder le fond des questions que pose l’avant-projet, soigneusement caché au public avant le début des débats.
Par quels raisonnements a-t-on pu arriver à réserver deux minutes en plénière pour les interventions devant aborder des questions soumises à l’étude de trois groupes de travail lorsque l’invité est seul, ou même accompagné par une personne ? A moins de penser qu’il s’agissait d’une simple formalité pour les invités et autres participants, à l’instar des « partenaires internationaux » fortement représentés comme s’il s’agissait d’une question à laquelle ils devraient être informés, sur lesquelles ils devraient assurer leurs responsables de «l’effort louable consenti par les députés béninois», occultant les questions de forme qui enlèvent tout sérieux à une initiative de hautes personnalités que devraient être les députés.
Les travaux en ateliers devaient durer de 14h45 à 16h00, soit au total 75 minutes. Avec plus de deux cents personnes mentionnées, si on peut supposer que chaque atelier comporte environ 40 membres (le total serait alors de 120 personnes) on arrive à une moyenne de moins de deux minutes en atelier par intervention. La restitution de ces travaux et les propositions d’amendements sont prévues pour 15 minutes par atelier !
Ridicule et insultant pour l’intelligence des parlementaires.
Est-ce vraiment à ce prix qu’il faut construire un Bénin révélé, hors de la médiocrité prônée officiellement ou démontre-t-on de cette manière la justesse des appréciations faites de la compétence des cadres de ce pays, même si celles-ci étaient précédées d’un «comme» pour nuancer les interprétations. La réalité a montré que la précaution, si c’en était une, n’aura servi à rien. La connaissance de la communication politique n’était visiblement pas maîtrisée.
Que va faire l’Assemblée maintenant après cette sorte de mascarade à visage découvert ?
C’est malheureusement ce que nous craignons qui arrivera. C’est ce que veut le nouveau modèle démocratique béninois.
L’Histoire retiendra l’évènement et les noms des porteurs d’un projet de Code électoral. Il se trouvera d’autres Béninois pour se pencher sur toute cette partie de notre histoire pour que nos enfants, petits-enfants, arrière-petits enfants, etc. découvrent le véritable visage des Héros du Parlement de l’époque actuelle.

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