Bénin-retrait du droit de grève : Michel Adjaka dénonce la volte-face de Joseph Djogbénou

L’ancien président de l’Union nationale des magistrats  du Bénin (UNAMAB) est farouchement contre la décision de la Cour constitutionnelle qui a déclaré ce jeudi 28 juin 2018 conforme à la constitution, le retrait de droit de grève au secteur de la justice, de la santé et de la sécurité. A travers une publication ce vendredi 29 juin 2018, Michel Adjaka a dénoncé le changement soudain d’avis de Joseph Djogbénou. Lire l’intégralité de sa publication

DEVOIR DE MÉMOIRE

En 2011, alors qu’il était membre de la société civile, le professeur DJOGBENOU déclarait au sujet du retrait du droit de grève aux douaniers qu’«(…) Il faut lire l’article 31 de la Constitution qui dispose que l’État reconnait et garantit (regarder bien la conjonction de coordination «et»). La garantie n’est pas l’interdiction, il est vrai que la Constitution dispose également que tout travailleur peut défendre dans les conditions prévues par la loi l’exercice du droit de grève qui peut être limité. Le droit de grève en lui-même ne peut être interdit; c’est son exercice qui peut être limité. C’est la Constitution de notre pays qui a prévu cela. Ce qui est en jeu est de savoir si le droit de grève peut être interdit. La réponse est non! Est-ce que le droit de grève peut être limité? La réponse est oui et personne ne peut contredire les limitations appropriées que le législateur pourrait apporter.»
Cette conviction l’avait conduit en 2014 à marcher par trois fois sur l’Assemblée nationale pour dénoncer le retrait du droit de grève aux douaniers.

Nommé en 2016, Ministre de la Justice, il a soutenu le retrait du droit de grève aux secteurs de la justice, de la santé et de la sécurité consacré par l’Assemblée nationale et rétorqué par la Cour constitutionnelle.

Devenu Président de la Cour constitutionnelle, le 08 juin 2018, le Professeur DJOGBENOU fait volte-face a dit et jugé, à travers la décision DCC 18-142 du 28 juin 2018, que «Si un droit fondamental est reconnu à la personne par la constitution ou une convention internationale, il n’est contraire ni à la constitution, ni à cette convention internationale que le législateur en restreigne voire interdise l’exercice lorsque ladite constitution ou convention en pose le principe et que cette restriction ou interdiction vise à protéger l’intérêt général et réaliser un impératif constitutionnel.»

Cette réflexion m’inspire deux questions :
1-Le législateur national peut-il interdire un droit reconnu et garanti par une convention internationale ?
2-De 2011 à 2018, en passant par 2014, où il marchait dans les rues de Porto-Novo aux côtés de l’UNAMAB contre le retrait du droit de grève aux magistrats, qu’est ce qui a changé en l’homme pour qu’il devienne subitement favorable au retirait du droit de grève à la justice, la santé et aux agents de sécurité ?
Tout finit par finir. Le pouvoir, l’avoir et le savoir, rien n’est éternel, sauf la parole de Dieu.

Michel ADJAKA

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