Le parlement espagnol a destitué le Premier ministre Mariano Rajoy dans un vote de défiance suscité par la colère contre les scandales de corruption de son parti, ouvrant la voie à une prise de contrôle par le leader de l’opposition, Pedro Sanchez.
Une majorité absolue de 180 députés ont voté vendredi pour la motion, faisant de Rajoy le premier premier ministre à être destitué par un vote de défiance depuis que l’Espagne est passée à la démocratie en 1977.
Parlant avant le vote, Rajoy a semblé avoir accepté son destin et a félicité Sanchez sur sa nouvelle position.
« Ce fut un honneur d’être le Premier ministre espagnol. Ce fut un honneur de laisser derrière moi une meilleure Espagne que celle que j’ai trouvée lorsque j’ai pris le pouvoir… J’aimerais que mon remplaçant puisse dire la même chose », a-t-il déclaré
Le vote a été déclenché par un scandale impliquant le Parti populaire (PP) de centre-droit de Rajoy, qui a vu les anciens membres du PP condamnés à des peines d’emprisonnement ce mois-ci pour leur rôle dans l’affaire de corruption Operacion Guertel.
L’affaire a exposé des hommes d’affaires espagnols qui corrompaient des politiciens du PP en échange de contrats publics lucratifs. Luis Barcenas, sénateur et trésorier du PP, a témoigné que le parti gardait une caisse noire avec des dons d’hommes d’affaires, et que certains fonctionnaires du parti recevaient des primes non imposables en plus de leurs salaires.
Les médias espagnols ont sérieusement critiqué le scandale, donnant une couverture à la perquisition au siège national de PP et à la destruction des disques durs. Ils ont ensuite publié une série de messages privés entre Rajoy et Barcenas. Rajoy et d’autres témoins de PP ont témoigné devant la cour que les comptes cachés leur étaient inconnus.
Les commentaires sont fermés.