Évaluation des enseignants: « le moment n’est pas propice », selon l’Unapeeb

L’évaluation des capacités intellectuelles des enseignants de la maternelle et du primaire préoccupe aussi l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin (Unapeeb).

Dans une déclaration du bureau exécutif national en date du 07 juin 2018, l’Union s’insurge contre le moment choisi par le gouvernement pour évaluer les enseignants. Selon lui, le moment n’est pas propice vu que les apprenants ont déjà perdu assez de temps à la maison du fait des grèves. C’est pourquoi, il invite le gouvernement à surseoir d’abord à l’organisation de cette évaluation.

DECLARATION DU BUREAU EXECUTIF NATIONAL DE L’UNION NATIONALE DES PARENTS D’ELEVES ET D’ETUDIANTS DU BENIN

AU SUJET DE L’EVALUATION DES CAPACITES INTELLECTUELLES ET PEDAGOGIQUES DES ENSEIGNANTS DE LA MATERNELLE ET DU PRIMAIRE

Dans une des publications de l’UNAPEEB en date du 07 avril 2018, titrée : UNE ANNEE BLANCHE QUI NE DIT PAS SON NOM !, il est écrit : «Une reprise des activités pédagogiques dans les conditions que le pouvoir du Président Patrice TALON impose aux enseignants, c’est l’ambiance d’une année blanche qui ne dit pas son nom !» et un peu plus loin  on y lit: «De ce début du mois de mai à fin juin, il est demandé aux enseignants de faire trois devoirs plus des interrogations écrites puisqu’ils n’ont fait qu’un seul devoir avant le déclenchement des mouvements de grève. La chose est donc impossible ! A la fin de l’année scolaire, le constat sera très amer : des apprenants finiront l’année scolaire avec beaucoup de tares qu’ils traineront tout le reste de leur parcours scolaire ; ceux qui sont candidats aux examens de fin d’année, échoueront massivement et les sacrifices consentis par les parents d’élèves et d’étudiants iraient à l’eau ainsi que tous les efforts des élèves et étudiants. »
A la maternelle comme à l’enseignement primaire, l’ambiance est la même et les enseignantes et enseignants s’atèlent tous à rattraper, à colmater ce qui est encore possible.
C’est dans cette ambiance où les enseignants sont polarisés sur l’organisation des activités pédagogiques de manières diverses pour éviter le pire aux apprenants que depuis une semaine les réseaux sociaux ont été envahi par les informations relatives à :
l’arrêt de l’expérience de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif ;
l’évaluation des capacités intellectuelles et pédagogiques des enseignants des enseignements maternel et primaire.
L’information concernant l’évaluation des capacités est soutenue par le communiqué en date du 28 mai 2018, et une lettre à Monsieur le Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (MESTFP) (Attention : DDESTFP) datée du 22 mai 2018 et ayant pour objet :Mise à disposition du personnel pour l’évaluation des capacités intellectuelles et pédagogiques des enseignants et signés, les deux, du Ministre des Enseignements Maternel et Primaire, (MEMP), Salimane KARIMOU.
Face à cette situation, l’UNAPEEB a déposé, le vendredi 1er juin 2018, une demande d’audience en les termes suivants : «… Pour avoir de plus amples précisions sur cette situation, nous venons par la présente lettre vous demander une audience en vue d’échanger avec vous sur l’ensemble des problèmes qui minent le système éducatif béninois et partager avec vous les diverses approches de solutions que notre organisation propose pour la résolution de ces problèmes afin de tendre vers un système éducatif adapté aux réalités et au service de la nation. Le jour et l’heure de cette audience sont laissés à votre appréciation et à votre convenance. Toutefois, nous souhaiterions la tenue de ladite audience le plus rapide possible, avant le 16 juin 2018, à cause de l’urgence que revêt la résolution desdits problèmes.»
Le lundi 04 juin 2018, peu après 17 heures, un appel téléphonique du secrétariat du MEMP a notifié au Président de l’UNAPEEB que l’audience est programmée pour le 07 juin 2018, à 16 h 30. Mais le jeudi 07 juin 2018, à 08 h 03, un appel téléphonique du secrétariat particulier du MEMP annule l’audience, renvoyée à une date ultérieure.
Le Bureau exécutif national de l’UNAPEEB, relayant les voix de nombreux parents d’élèves se demande :
pourquoi avoir choisi ce moment-ci pour organiser ladite évaluation ? Car cela détourne les enseignants des tâches pédagogiques de rattrapage et de colmatage afin d’aider les apprenants à terminer couci-couça l’année scolaire 2017-2018, en leur imposant la préparation d’un test d’évaluation des capacités intellectuelles et pédagogiques pour les uns, et la surveillance et la correction de ce test, pour les autres ;
pourquoi ne pas attendre les vacances pour cette évaluation ?
est-il nécessaire d’organiser une telle évaluation pour des enseignants en situation de classe «…à l’effet d’élaborer un plan de renforcement de la formation professionnelle continue… » (source : communiqué du MEMP sur WhatsApp) ?
à quoi servent alors le corps des Conseillers pédagogiques et celui des Inspecteurs dans l’enseignement ?
n’est-ce pas là une manière à peine voilée de mépriser les corps de contrôle et leur rôle dans le système éducatif ?
ne donne-t-on pas raison à ceux qui estiment que derrière cette évaluation des capacités intellectuelles et pédagogiques il y a des non-dits et des intentions inavouées de réprimer les enseignants qui ont osé braver le pouvoir de Patrice TALON durant quatre mois ?
Le Bureau exécutif national de l’UNAPEEB, relayant les voix de nombreux parents d’élèves pense que le moment choisi pour organiser cette évaluation n’est pas propice et souhaite vivement que le gouvernement sursoit à l’organisation de la dite ladite évaluation. Il estime par ailleurs que le gouvernement gagnerait beaucoup à faire jouer aux corps de contrôle du système éducatif leur rôle. Et s’il s’avérait nécessaire de renforcer les capacités d’action de ces corps de contrôle, que le gouvernement n’hésite pas à y mettre les moyens. Le système éducatif béninois y gagnerait beaucoup pour le bonheur des apprenants et des parents d’élèves pour que VIVE L’ECOLE AU BENIN !

Cotonou, le 07 juin 2018
Pour le Bureau Exécutif National de l’UNAPEEB,
Le Président,

Paul K. KOUDOUKPO

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