Joseph Djogbénou à la tête de la Cour constitutionnelle : le couronnement d’une compétence indéniable

A 49 ans d’âge, Joseph Djogbénou devient le plus jeune président de la Cour constitutionnelle depuis le renouveau démocratique. Cette ascension fulgurante sur tous les plans est le prix d’un travail assidu et d’un volontarisme avéré. L’homme a été constant, vériste et fidèle à ses idéaux.

Retour sur le parcours atypique d’un homme dont le destin force l’admiration

Né le 20 mars 1969  à  Abomey, Joseph Djogbénou est agrégé des facultés de droit, droit privé et sciences criminelles, de l’Université d’Abomey-Calavi. Il est le directeur du Centre de Recherche et d’Étude en droit et Institutions Judiciaires en Afrique (CREDIJ). Il est avocat au Barreau du Bénin, ancienne personnalité de premier plan de la société civile béninoise, et président d’honneur du parti Alternative Citoyenne jusqu’à sa désignation à la Cour constitutionnelle. Candidat aux dernières élections législatives, il est élu député de la septième législature à l’Assemblée nationale et est le Président de la Commission des Lois de cette Assemblée. Cette fonction n’a pas trop duré puisque le 7 avril 2016, il est nommé Garde des sceaux, ministre de la justice et de la législation par le chef de l’Etat. Un poste qu’il occupait jusqu’à sa désignation par l’Assemblée nationale pour siéger à la Cour constitutionnelle.

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Au sujet de son cursus universitaire,  Joseph Djogbénou a obtenu une agrégation de droit privé et de sciences criminelles au CAMES en 2009, sortant major de sa promotion. Deux années avant, il soutenait sa thèse de doctorat en droit privé sur « les privations de la liberté individuelle de mouvement non consécutives à une décision pénale de condamnation » sous la direction du Professeur Dorothé C. SOSSA, qui concluait son troisième cycle de droit entamé plus tôt par un diplôme d’études approfondies en droit de la personne humaine et de la démocratie. Brillant, il avait déjà été major de sa promotion au certificat d’aptitudes à la profession d’avocat en 1998 juste après l’obtention de sa maîtrise en droit.

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De 2002 à 2005, Joseph Djogbénou a été président de l’ONG Droits de l’Homme, Paix et développement (DHPD). De 2006 à 2007, il a été membre du Front des Organisations de la Société Civile pour le Contrôle Citoyen de l’Action Publique (FORS CAP). Depuis 2008, il est le président de l’ONG Droits de l’Homme, Paix et Développement (DHPD). Il a notamment contribué à la mise en place de la direction du réseau Front des Organisations de la Société Civile pour l’établissement de la Liste Électorale Permanente Informatisée (FORS-LEPI).

Quid de ses fonctions académiques

Joseph Djogbénou enseigne le droit judiciaire privé, les voies d’exécution, les procédures collectives, l’introduction à l’étude du droit, le droit des obligations, et le droit pénal et procédure pénale. Ayant effectué tout son cursus à l’Université d’Abomey-Calavi, c’est d’abord là qu’il fait ses premières armes dans l’enseignement. Il est cependant très proche de l’Université de Parakou où il initia, sous le couvert de DHPD ONG, un concours d’art oratoire. Depuis 2010, Joseph Djogbénou est professeur à la faculté de droit et des sciences politiques de l’université d’Abomey-Calavi. Il y dirige le Centre de Recherches et d’Études en Droit et Institutions Judiciaires en Afrique, ainsi que le master Droit et Institutions Judiciaires. Son activité académique est importante et consiste également, outre les cours et conférences qu’il donne, en la participation aux jurys de thèse et d’examens divers, en la direction de mémoires et thèses.

Joseph Djogbénou est l’un des plus célèbres avocats du barreau du Bénin. Il y a été admis en stage en 1998, et est inscrit au tableau en 2000. Il a défendu les personnes les plus humbles comme celles les plus célèbres. On le connaît surtout pour avoir évité à Hamani Tidjani, un nigérien à la réputation de criminel transfrontalier, la peine de mort qui lui était réservée au Nigéria. Il a défendu également l’homme d’affaires béninois Patrice Talon, poursuivi pour tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat contre le président Boni Yayi, dont la Cour d’appel de Paris a rejeté, en décembre 2013, l’extradition vers le Bénin. Il a également défendu Johannès Dagnon, expert-comptable franco-béninois détenu à la prison civile de Parakou, pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Il est actuellement titulaire du cabinet qui porte son nom, et qui regroupe plusieurs avocats dont des stagiaires. Il a été membre du conseil de l’Ordre des avocats du Bénin.

Joseph Djogbénou est auteur de plusieurs ouvrages et essais dont entre autres, l’exécution forcée : législation béninoise et droit Ohada, Introduction à l’étude du droit : perspectives africaines, les cahiers du CREDIJ, Guide pratique à l’usage des officiers de police judiciaire etc.

A tout prendre, en dehors des critiques à tort ou à cri dont il fait l’objet, Joseph Djogbénou a connu un parcours élogieux qui atteste qu’il peut valablement assumer cette fonction.

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