La chicha : la pipe à eau qui décime la jeunesse

La pratique de la chicha de nos jours est devenue monnaie courante exposant la jeunesse à des risques sanitaires énormes.  Connue aussi bien sous le nom de water pipe, narguilé, narghilé ou hooka selon la région du monde où l’on se trouve, la chicha est une pipe à eau permettant de fumer du tabac. Au Bénin, les adeptes s’adonnent à satiété minimisant les effets néfastes de cette pratique.

Originaire de l’orient, le narguilé repose sur un mélange de tabac chauffé grâce à du charbon, produisant une fumée qui, après son passage dans un réservoir rempli d’eau, est inspirée par l’usager au moyen d’un tuyau souple.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une séance de narguilé d’une heure correspondrait à l’inhalation de la fumée de 100 à 200 cigarettes. Autrement dit, une séance de chicha reviendrait à fumer l’équivalent d’un parquet de cigarette. Deux fois plus nocifs que la cigarette, le narghilé est une pâte humide, composée d’environ 30 % de tabac, qui est fermenté avec environ 70 % de mélasse, de miel et de la pulpe de différents fruits destinés à donner une saveur et un arôme fruité au tabac fumé.

Selon le site français www.e-cancer.fr, la fumée de la chicha contient des métaux qui proviennent du tabac, mais aussi du charbon, du revêtement du fourneau et de la colonne, du tuyau ou encore de la feuille d’aluminium. L’utilisation de la chicha expose les fumeurs à des quantités de fumée beaucoup plus importantes que celles de la cigarette, en raison surtout de la durée des sessions de fumage. L’OMS a estimé qu’une cigarette est fumée en 8 à 12 bouffées sur une durée de 5 à 7 minutes, tandis que la chicha est fumée en 50 et 200 bouffées sur une durée de 40 à 60 minutes.

Quand la mode conduit à la destruction

A l’image de l’occident ou de l’Orient, la jeunesse béninoise s’adonne fréquemment à des séances de chicha. Dans les boîtes de nuit, restaurants, buvettes, hôtels, jardins publics, la pratique du narguilé est récurrente. Une bonne partie de la jeunesse ayant les moyens en possèdent  à la maison pour s’adonner à des séances entre copains. Selon une étude de l’OMS,  le fumeur de pipe à eau, et la personne exposée à la fumée passive provoquée par la pipe à eau, encourent les mêmes maladies pulmonaires, cardiovasculaires et cancéreuses que le fumeur de cigarette. Approchés, les pratiquants ont diversement apprécié la pipe à eau.

‘’J’aime bien la chicha parce que c’est ma source de motivation. Je la préfère à la cigarette’’, a indiqué Romuald Agbissi. Pour un autre, il faut être à la mode, branché et faire sa vie. Lui, ne trouve aucun inconvénient à fumer la chicha. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la majorité des jeunes béninois fument le narguilé. Ils aiment s’offrir en spectacle. Même des jeunes filles en consomment pour se faire plaisir et paraître à la mode s’exposant à des maladies cancéreuses et cardiovasculaires.

A tout prendre, la pratique de la chicha décime la jeunesse qui ignore ou feigne d’ignorer les effets nocifs de la pipe à eau. D’ailleurs à l’occasion de la journée mondiale sans tabac, le ministre béninois de la santé, Alassane Séïdou a exhorté les consommateurs à une prise de conscience. Mais le gouvernement doit aller au-delà de la simple exhortation en interdisant la pratique de la chicha au Bénin à l’instar du Rwanda et du Kenya.

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