Syrie: Lafarge mis en examen pour « complicité de crimes contre l’humanité » et financement d’une entreprise terroriste

L’entreprise Lafarge SA a été mise en examen jeudi en tant que personne morale pour financement d’une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l’humanité dans le dossier de sa cimenterie syrienne, a-t-on appris de source judiciaire.

Apres plusieurs mois d’enquête, l’entreprise Lafarge SA, a été mise en examen par les magistrats pour « complicité de crimes contre l’humanité », mais aussi et surtout, pour « financement d’une entreprise terroriste » et « mise en danger délibérée de la vie » des salariés, selon certaines indiscrétions.

Ce contrôle judiciaire comprenant une caution de 30 millions d’euros, sera axé sur les conditions dans lesquelles le cimentier français, absorbé depuis par le suisse Holcim, a maintenu en activité son usine de Jalabiya en 2013-2014 dans une région du nord de la Syrie, sous contrôle du groupe Etat islamique (EI). Mais aussi et surtout aux versements effectués par Lafarge, par le biais d’intermédiaires, à des organisations armées, notamment à l’EI, pour permettre le fonctionnement de l’usine, la circulation des salariés et des marchandises et  à l’achat éventuel de matières premières à des intermédiaires proches de ces groupes.

A en croire une source judiciaire, cette mise en examen du cimentier entant  qu’une personne morale, est conforme aux réquisitions du parquet. Elle a notamment, précisé que les juges d’instruction ont également retenu contre la holding les chefs de violation d’un embargo et de mise en danger de la vie d’autrui.

En effet, après une première convocation de l’entreprise le 5 juin qui avait été reportée en raison de la démission du président de la holding, Saad Sebbar, apparemment soucieux de ne pas voir son nom mêlé à ce qui est désormais « l’affaire Lafarge », l’entreprise, représentée par le président du conseil d’administration de LafargeHolcim, Beat Hess, et non par la nouvelle présidente de Lafarge SA, Magali Anderson,  a été entendue jeudi matin en tant qu’une personne morale par les juges chargés de l’affaire de financement présumé du terrorisme en Syrie, dans laquelle huit de ses anciens cadres sont déjà poursuivis, a-t-on appris de source proche du dossier.

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