Bénin – amendement constitutionnel : les révélations du député Nourénou Atchadé

Après l’échec de la proposition d’amendement de la constitution introduite par huit députés de la majorité parlementaire, le parti FCBE est sorti de son mutisme pour dévoiler les tractions qui ont eu lieu avant le vote du 05 juillet 2018. C’était au cours d’une conférence de presse animée ce samedi 14 juillet 2018 par les députés Valentin Djènontin et Nourénou Atchadé.

Face aux hommes de la presse, les deux représentants des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) n’ont pas eu la langue de bois. C’était l’occasion pour eux de soulever les « non dits », les coulisses de ce deuxième échec de la révision constitutionnelle, afin de permettre au peuple de comprendre la position de la minorité parlementaire accusée à tort ou à raison.

Selon les conférenciers, cette sortie médiatique permet non seulement de situer le peuple sur ce qui s’est réellement passé, mais aussi de mettre fin à la campagne d’intoxication dirigée contre la minorité parlementaire. « Après un moment volontaire de silence, nous avons décidé de prendre la parole pour mettre fin à la campagne d’intoxication montée contre les députés de la minorité parlementaire », a déclaré l’He Nourénou Atchadé.

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Appuyé par son collègue Valentin Djènontin, secrétaire exécutif du parti FCBE, Nourénou Atchadé a abordé les différentes discussions qui ont eu lieu entre la majorité et la minorité parlementaire autour des points inscrits dans la proposition d’amendement. Ces différentes rencontres avaient pour objectif de construire un consensus autour de la proposition.

A en croire, le secrétaire à la communication du parti FCBE, les députés de la minorité ont effectivement pris part aux séminaires parlementaires sur les points de l’amendement constitutionnel. Au cours des différentes discussions, les députés de la minorité ont eu à faire des propositions. Par exemple, en ce qui concerne la représentativité des femmes au Parlement, Nourénou Atchadé rappelle qu’ils avaient proposé que l’article 26 de la constitution soit touché.

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Il ajoute que  les députés de la minorité parlementaire étaient disposés à discuter avec leurs collègues députés sur la forme et le fond de la proposition. C’est d’ailleurs dans cette logique qu’ils ont été reçus par le président de l’Assemblée nationale et Bruno Amoussou. A l’issue de ces rencontres, la minorité parlementaire était en quelque sorte rassurée de la bonne foi du Bloc de la Majorité Parlementaire (BMP).

Quand la mouvance met les pieds dans le plat

Les discussions autours des différents points à aborder étaient visiblement sur une bonne voie. Mais il a fallu une rencontre avec le député Jean Michel Abimbola pour que tout soit remis en cause. Selon les déclarations de l’He Nourénou Atchadé, ce dernier a fait comprendre à la minorité que c’est son dernier mot qui passe. Ainsi, le texte qui sera retenu et introduit est celui qu’il aura arrêté.

A cela s’ajoute les propos désobligeants de certains soutiens du Chef de l’Etat. Ces propos ont donné l’impression aux députés de la minorité qu’ils étaient exposés à une vindicte populaire. Pour se justifier, l’He Nourénou Atchadé évoque les propos d’un soutien proche du président de la République . Ce dernier aurait annoncé des châtiments sévères si les députés de l’opposition font une fois encore échec à la modification de la constitution.

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Mieux, ces propos à en croire le député, sont suivis d’une campagne de dénigrement animée par la presse nationale. Selon lui, cette manœuvre avait pour but de présenter la minorité parlementaire et le président d’honneur du parti FCBE comme les ennemis du peuple qui sont contre la promotion des femmes.

Le contre-pied parfait

Au moment où la minorité parlementaire attendait la création d’une commission pour donner suite à sa suggestion de toucher l’article 26 de la constitution sur la question des femmes, elle a été surprise de constater que le BMP avait déjà introduit sa proposition d’amendement. Aussitôt, les députés de la minorité ont sollicité les services d’un technicien de droit pour mieux s’informer sur la forme et le fond de la proposition de leurs collègues.

Mais ils n’étaient pas encore au bout de leur peine, car une nouvelle surprise vient les assommer. En effet, l’He Nourénou Atchadé et ses collègues de la minorité attendaient le retour du technicien de droit, quand ils ont été informés de la tenue urgente d’une séance plénière sur la proposition de loi portant amendement de la constitution introduite par huit députés du BMP.

Autant d’agissements qui font dire aux députés Nourénou Atchadé et Valentin Djènontin que la majorité parlementaire est dans un jeu flou et n’inspire pas confiance. Selon ces derniersce climat de méfiance et de mépris installé par les députés de la mouvance a fortement contribué à l’avis défavorable de la minorité sur la prise en considération et l’adoption de la proposition d’amendement.

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Pour eux, il s’agit d’une question primordiale pour la survie de la démocratie béninoise. Ainsi, elle ne saurait être débattue avec cette pression imprimée par les initiateurs qui, fait-il savoir, en ont visiblement fait une affaire personnelle.

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