Bénin – échec de la révision de la constitution: Boni Yayi, l’homme de l’ombre ?

Après l’adoption du rapport de la commission des lois relatif à la proposition d’amendement de la constitution de 1990, la proposition de loi a été soumise à l’appréciation des parlementaires pour le vote de sa prise en compte ce jeudi 05 juillet 2018. Malheureusement, à  l’issue des débats et du vote, 62 députés ont dit « OUI » à la recevabilité de la proposition de loi contre 19 députés qui l’ont rejeté par un « NON ».

Pourtant le vote intervenu le Jeudi 05 Juillet 2018 s’est précédé d’intenses négociations. Selon une certaine opinion au lendemain dudit vote, les députés de la minorité parlementaire auraient été approchés par la mouvance présidentielle qui a négocié leur accord pour l’amendement de la loi fondamentale. Par ailleurs, selon une publication du Magazine « Jeune Afrique », il y aurait eu un échange téléphonique entre le président de l’Assemblée Nationale, Me Adrien Houngbédji et le président d’honneur du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), l’ancien président Thomas Boni Yayi.

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Selon la publication du Magazine panafricain, l’ancien président Thomas Boni Yayi aurait pris l’initiative de cet échange entre lui et la deuxième personnalité de l’Etat pour négocier l’abandon de la procédure de levée de l’immunité parlementaire de certains de ses ex collaborateurs en échange de leur soutien pour la révision de la constitution. Une information démentie par l’entourage du président d’honneur du parti des Forces cauris pour un Bénin émergent (fcbe). Selon leurs dires, l’échange qu’il y a eu entre leur président d’honneur et le président de l’Assemblée nationale est une initiative prise par Me Adrien Houngbédji pour d’une part présenter ses condoléances au président Thomas Boni Yayi qui a perdu son grand frère et d’autres parts évoquer avec lui la question de l’amendement de la constitution.

Toujours selon ces derniers, les deux personnalités n’ont pas pu approfondir la question avant qu’intervienne le vote du Jeudi 05 Juillet 2018 parce que le président Thomas Boni Yayi aurait expliqué à son interlocuteur que le sujet abordé est trop sérieux pour être débattu au téléphone.

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Tout compte fait, les deux personnalités n’ont pu avoir d’autres rencontres de discussion avant le vote émis par les parlementaires qui s’est soldé par un renvoi de la proposition de loi portant révision de la constitution de Décembre 1990 devant le peuple pour requérir son avis. Ainsi, l’échange téléphonique entre les deux hommes n’a pas porté de fruit d’autant plus que les parlementaires ayant émis un vote défavorable sont tous des députés du bloc de la minorité parlementaire; donc proche de l’ancien président Thomas Boni Yayi.

Un échec qui a fait sortir de ses gongs, Modeste Kérékou, fils de l’ancien président Mathieu Kérékou et actuellement ministre des petites entreprises et de la promotion de l’emploi. Pour ce dernier, loin d’être un bon modèle d’ancien Chef d’Etat, le président Thomas Boni Yayi s’illustre négativement à saboter la gouvernance de son successeur.

« Je remarque que c’est maintenant que le Président Yayi trouve bien de structurer un parti et de s’opposer en opposant, de procéder sur le terrain à un sabotage en règle de toutes les actions du gouvernement du Président Patrice Talon. Est ce que c’est une attitude constructive? Est ce que c’est une attitude digne de quelqu’un qui a exercé une fois le pouvoir?« , s’est-il interrogé.

Sans pour autant vouloir porter flanc au propos du ministre Modeste Kérékou qui, lors de sa récente sortie médiatique affirmait que c’est le président Thomas Boni Yayi qui œuvrait dans l’ombre pour empêcher les réformes du président Thomas Boni, il apparaît clairement  que l’échec par voie parlementaire de la révision de la constitution a aussi pour cause, une incompréhension entre le président de l’institution parlementaire et le président d’honneur du parti des forces cauris pour un Bénin émergent.

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