Bénin: l’appel de Victor Topanou contre la modification en vue de la loi sur le référendum

Le Professeur Victor Topanou s’insurge contre la modification de la loi organique portant conditions de recours au référendum qu’envisagent les députés du Bloc de la majorité parlementaire (BMP).

Pour Victor Topanou, on ne change pas les règles du jeu en cours du jeu encore moins les règles électorales moins de six mois avant les élections. Une telle modification, à l’en croire, permettra à ces députés du BMP d’organiser à leur guise le référendum auquel les contraignent, d’une part, l’article 155 de notre Constitution et, d’autre part, la volonté ferme et inébranlable des députés de la minorité parlementaire de préserver les acquis de la Conférence nationale de Février 1990.

« Ils connaissaient donc bien tous les contours du cadre juridique global de la révision avant de s’y engager. Et pourtant, ils s’y sont enfoncés, la tête baissée, comme des apprentis sorciers », déplore-t-il avant de poursuivre,  « l’opposition parlementaire qui a déjà démontré à plusieurs reprises son patriotisme, sa foi en les textes de la République n’acceptera jamais cette forfaiture ; l’opposition extraparlementaire non plus ; encore moins le Peuple qu’ils sont censés représenter ». Pour finir, il invite le peuple béninois à la mobilisation afin de faire échec à cette tentative de modification en cours de la loi n° 2011-27 du 18 janvier 2012.

Méthode de gangsters, de voyous et d’apprentis sorciers

Par Topanou Prudent Victor K. Kouassivi,

Maître de conférences des Universités

Université d’Abomey-Calavi

Dimanche 8 juillet 2018, le Député Mathurin Coffi NAGO, par ailleurs « facilitateur en chef pour la conduite de l’examen stratégique national faim zéro » du Chef de l’État, a annoncé en des termes très clairs, sur une émission politique de Golfe TV,  la volonté des députés du Bloc de la majorité présidentielle de modifier la loi organique n° 2011-27 du 18 janvier 2012 portant conditions de recours au référendum. Une telle modification leur permettra d’organiser à leur guise le référendum auquel les contraignent, d’une part, l’article 155 de notre Constitution qui dispose que « la révision n’est acquise qu’après avoir été approuvé par référendum, sauf si le projet ou la proposition en cause a été approuvé à la majorité des quatre cinquièmes des membres composant l’Assemblée nationale »  et, d’autre part, la volonté ferme et inébranlable des députés de la minorité parlementaire de préserver vaille que vaille et aux prix de lourds sacrifices les acquis de notre historique Conférence nationale de Février 1990.

Toute tentative de modification à la hussarde de cette loi organique trahirait les méthodes de gangsters, de voyous, d’apprentis sorciers et de prédateurs de cette bande de députés ayant à leur tête les quasi octogénaires que sont Bruno Amoussou, Adrien Houngbédji, Idji Kolawolé et Mathurin Coffi Nago.

Ils savent tous que l’on ne change pas les règles du jeu en cours du jeu. Et pourtant, ils veulent le faire.

Ils savent tous que l’on ne change pas les règles électorales moins de six mois avant les élections. Ils savent tous que le référendum est la mère de toutes les élections. Ils connaissaient tous les dispositions de l’article 155 de la Constitution avant de lancer leur aventure de révision. Ils connaissaient aussi le contenu de cette loi organique portant condition de recours au référendum. Ils connaissaient donc bien tous les contours du cadre juridique global de la révision (Constitution + Loi organique portant conditions de recours au référendum + Code électoral) avant de s’y engager. Et pourtant, ils s’y sont enfoncés, la tête baissée, comme des apprentis sorciers. Et c’est maintenant qu’ils se heurtent aux dures réalités et aux difficultés des textes qu’ils annoncent qu’ils modifieront précipitamment les règles du jeu. Honte à eux !!!

L’opposition parlementaire qui a déjà démontré à plusieurs reprises son patriotisme, sa foi en les textes de la République n’acceptera jamais cette forfaiture ; l’opposition extraparlementaire non plus ; encore moins le Peuple qu’ils sont censés représenter.

Restons mobilisés pour faire échec aux prédateurs !!

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