Bénin : le référendum sur fond de menace et d’intimidation?

La digestion de l’échec de la deuxième tentative de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 devient de plus en plus pénible pour les pro-révisionnistes.
En témoignent les déclarations d’un acteur de la société civile sur l’émission ‘’La Grande contradiction’’ sur Golfe Tv. Lesquelles demandent aux Béninois de voter le ‘’Oui’’ lors de l’éventuel référendum qui reste aujourd’hui la seule alternative pour l’adoption ou non de la révision de la Constitution.

Si certains coups sont faciles à digérer, d’autres par contre sont difficiles voire impossibles à effacer. C’est bien le cas aujourd’hui avec le nouvel échec de la révision de la constitution en vigueur intervenu le 05 juillet dernier à l’Assemblée Nationale. Comme le 04 avril 2017, les députés de la minorité parlementaire malgré les défections dans leur rang se sont imposés au bloc de la majorité parlementaire en votant contre les propositions d’amendements initiées par certains de leurs collègues du BMP. Depuis lors, les pro-révisionnistes ne savent plus où donner de la tête.

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Et la seule et unique voie qui s’offre désormais au gouvernement est l’organisation du référendum afin d’aboutir ou non à la révision de la loi fondamentale. Mais déjà, des menaces et intimidations à peine voilées sont proférées à l’endroit du peuple aux fins d’obtenir son soutien lors de ce référendum. « Il faut faire tout possible pour qu’on puisse avoir le ‘’oui’’ au référendum. Si le ‘’oui’’ ne passe, nous aurons beaucoup de taxes« , déclarait Martin Assogba, Président de l’Ong Alcrer, dimanche dernier sur Golfe Tv. C’est dire donc que les Béninois n’auront d’autre choix que de donner le ‘’feu vert’’ au pouvoir actuel de réviser la Constitution pour ne pas subir les représailles de leur désobéissance.

Ces déclarations de l’acteur de la société civile ont tôt fait de susciter la rage des forces politiques de l’opposition et d’autres observateurs bien avertis de la vie politique. Selon ces derniers, rien ne peut justifier ces déclarations qui prouvent à plus d’un titre les machinations en cours en vue d’avoir le quitus des Béninois.

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Mais en réalité, de quoi ont peur réellement les pro-révisionnistes? Craignent-ils un nouvel échec à l’image de ceux du 04 avril 2017 et de 05 juillet 2018? Ces menaces et intimidations pourront-elles changer le cours des choses lors d’un éventuel référendum? Mieux, le référendum est-il opportun dans ce contexte de récession?

Si la majorité des acteurs politiques s’accordent sur la nécessité de réviser la constitution, plusieurs dénoncent le manque de consensus autour des projets de révision qui ont vu le jour. L’organisation du référendum nécessiterait selon des experts plus de 5 milliards de francs. Une option difficile en raison de la récession économique.

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