Bénin – Législatives 2019: la famille Soglo entre l’enclume et le marteau

Avec quel logo, la famille Soglo se présentera à l’élection législative de 2019 si le procès mis en délibéré depuis le 09 Novembre 2017 ne connait pas son épilogue jusqu’en 2019?

A l’allure où vont les choses, la famille Soglo peut se retrouver sans parti politique et sans logo pour les élections législatives qui se positionnent dans 08 mois. Cette éventualité, les Soglo en sont bien conscients. En tout cas, lors de sa sortie médiatique du 24 Juin dernier dans l’émission « Dimanche Politique », Richard Soglo, le secrétaire exécutif national à la jeunesse du parti de la Renaissance du Bénin a affirmé que le procès en cours pour départager le camp Zinzindohoué du camp Soglo est un procès surréaliste.

« …Principalement par rapport au procès de la Renaissance du Bénin, je trouve ça surréaliste; parce que voilà un dossier qui a suivi son cours normal, qui a été mis en délibéré pour un jugement à rendre en Novembre 2017. On a renvoyé une fois; on a renvoyé une seconde fois. Et puis on apprend qu’il y a un magistrat qui a disparu de la composition parce que son épouse aurait été nommée aux Etats-Unis et il l’a rejointMais depuis, le tribunal n’a pas procédé à son remplacement. Et pourtant, les grèves sont terminées, la justice suit son cours, les décisions sont rendues tous les jours, les audiences publiques ont eu lieu tous les jours; mais ce procès est mis entre parenthèse. C’est ça là que je trouve surréaliste »  avait affirmé Richard Soglo lors de cette émission.

A en croire Richard Soglo, ce qui se passe dans le cadre de ce procès est carrément un jeu  politique. Un jeu politique qui pourrait desservi la famille Soglo  pour le compte de la législative de 2019. Une éventualité bien envisagée par les responsables de cette formation politique qui promettent garder une attitude digne quelle qu’en soit l’issue de ce procès.

La famille Soglo pris dans l’étau de la justice et des dissidents

La perte du contrôle de la mairie de Cotonou est venue comme des cheveux dans la soupe du président du parti de la Renaissance du Bénin, l’ancien maire de Cotonou Léhady Soglo. Après avoir été éjecté de la présidence de sa formation politique par certains membres dissidents  du bureau national exécutif, il il fut rattrapé par sa gestion à la tête de la municipalité de Cotonou alors qu’il était en  plein dans une procédure judiciaire pour récupérer son patrimoine politique.

Accusé de faute lourde dans la gestion des affaires de la municipalité de Cotonou, Léhady Vinagnon Soglo fut suspendu par le ministre de la décentralisation avant d’être révoqué à l’issue d’un conseil des ministres. Emballé dans une procédure de fragrant délit, il échappe à une poursuite judiciaire en fuyant le pays. Éloigné de son électorat et de ses militants, privé de son parti politique, Léhady Soglo est sous la menace de trois mandats d’arrêt décernés contre lui.

Ainsi, pris dans l’étau d’une poursuite judiciaire et des  manœuvres politiques visant à l’écarter totalement du parti de la renaissance du Bénin, Léhady Soglo n’a pas la possibilité d’envisager sereinement, les législatives de 2019 et ses militants sont également privés de cette éventualité puisque la récupération du parti de la Renaissance du Bénin par les Soglo est un défi qui n’est pas gagné à l’avance. Pour le président Abraham Zinzindohuoué, président de la renaissance du Bénin aile dissident, le procès en cours entre lui et les Soglo est un « procès imperdable pour lui et ingagnable pour les Soglo« ; avait-il martelé dans une émission.

Mieux, pour lui, ce n’est pas une décision de justice qui confirme la paternité d’un parti politique mais le ministère de l’intérieur auprès duquel les partis politiques sont enregistrés. Autrement dit, le camp dissident peut en dehors de toute décision de justice utiliser l’effigie du parti dans le cadre des campagnes en vue de l’élection  législative qui s’annonce à grands pas.

Une alternative difficile pour les militants RB

Dans le contexte actuel caractérisé par la réforme du système partisan où les formations politiques entrent en négociation pour former de grands ensembles politiques; dépossédé de leur parti politique, la famille Soglo  ne peut valablement entrer en négociation sans une issue favorable du procès en leur faveur. Elle sera obligée alors de négocier  des positionnements sur la liste des formations comme les forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ou l’Union social libérale (Usl) de l’homme d’affaire Sébastien Ajavon; à moins que l’opposition au pouvoir Talon décide d’aller en bloc.

En tout état de cause, sans le parti de la renaissance du Bénin, la famille Soglo a peu de marge de manœuvre dans le cadre de l’élection législative qui point à l’horizon. Elle aura du mal à imposer des militants; donc à avoir assez de représentants du peuple issus de leur formation. Par ailleurs, le logo du parti de la renaissance du Bénin porte une histoire auprès d’une certaine catégorie sociale et surtout auprès d’une catégorie de personnes notamment les personnes du troisième âge dont la plupart ne jure que par Soglo père.

Au demeurant, la situation à laquelle est confrontée la famille Soglo est une situation dont elle traînera à long terme les séquelles pour ne pas dire une situation qui pourrait sonner le glas de l’avenir politique d’une famille qui est entrée sous le feu de la rampe grâce à la conférence des forces vives de la nation de février 1990.

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