Bénin: Me Charles Badou évoque un obstacle majeur sur la voie du référendum

L’échec de la deuxième tentative de la révision constitutionnelle à l’étape des 4/5 ouvre la voie du référendum aux initiateurs. Ainsi, l’opportunité sera donnée au peuple de décider lui même du sort de la proposition d’amendement des huit députés du BMP. Mais cela n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Au delà des contraintes de la loi référendaire, Me Charles Badou soulève une autre contrainte qui pourrait briser le rêve des députés de la mouvance. 

En effet, conformément à la loi référendaire, certaines conditions paraissent difficiles à remplir avant 2019. Il s’agit par exemple de la transmission au gouvernement de la proposition de loi et la question à soumettre au référendum par le Président de l’Assemblée Nationale au cours de la première session ordinaire du Parlement, la convocation du référendum cent vingt jours (120) avant la date du scrutin et la disponibilité de la liste électorale.

Mais loin de ces contraintes se pose un autre problème. A en croire Me Charles Badou reçu ce dimanche 15 juillet 2018 sur la radio nationale dans l’émission « 90 minutes pour convaincre », les contraintes énumérées ci-dessus ne constituent pas encore le principal obstacle de ce référendum en vue.

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Pour l’homme de droit, ce qui paraît déterminant dans la tenue ou non du référendum, c’est la suspicion qui a pris l’habitude de dicter sa loi dans toute action majeure engagée par les gouvernants. « Ce qui me paraît déterminant et c’est ça qui immerge tout ce que nous faisons dans ce pays, c’est la suspicion. Le principal obstacle que je détecte pour ma part, c’est la suspicion », a-t-il affirmé.

Me Charles Badou pense que le taux de suspicion est extraordinairement élevé et consiste à discréditer les arguments avancés pour aller au référendum. « On pense qu’à la vérité, tout ce qui est dit sur la révision de la constitution, que les raisons avancées, cour des comptes, peine de mort, etc… ne sont pas les raisons véritables qui nous emmènent vers le référendum ou la révision de la constitution. Et c’est cela qui est déterminant, c’est cela qu’il faut lever », a-t-il martelé.

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Comment sortir de la suspicion?

Faisant de la « suspicion », une question majeure pour la tenue du référendum, Me Charles Badou propose des pistes de solutions pour sa levée. Pour lui, la seule façon de venir à bout de cet obstacle que pratiquement personne ne voir venir, c’est « la discussion ». Cette discussion qui devrait conduire à un large consensus, doit impliquer tous les acteurs concernés par le sujet.

Ainsi, il met un point d’honneur sur le dialogue. « Je suis pour le dialogue. Je crois qu’il faudrait discuter, que les formations politiques discutent, les obédiences politiques discutent », a suggéré Me Charles Badou.

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