Bénin – nouvel échec de la révision constitutionnelle : Une pilule amère pour les pro-révisionnistes

Les pro-révisionnistes viennent une fois encore d’essuyer un nouvel échec quant à la révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Les députés de la minorité parlementaire ont imposé leur véto en rejetant purement et simplement les propositions d’amendements à la Constitution initiées par certains députés de la majorité parlementaire. Un véritable coup de massue au regard des réactions des pro-révisionnistes au lendemain de ce rejet.

Deux tentatives de révision de la Constitution, deux échecs pour le régime de la rupture. Ainsi, en ont décidé les députés de la septième législature notamment la minorité parlementaire qui a dicté sa loi au Bloc de la majorité parlementaire (BMP) soutenant les actions du Chef de l’Etat, Patrice Talon.

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Après la prise en considération des propositions d’amendements à la Constitution initiées par huit députés du BMP, conformément à l’article 154 de la Constitution en vigueur, par 62 voix pour, 19 contre et 1 abstention, les députés ont maintenu le même vote à l’issue de la seconde étape, celle de l’approbation des propositions. Ainsi, la proposition d’amendement n’a pas recueilli la majorité des 4/5 des membres de l’Assemblée nationale pour son adoption comme l’exige l’article 155 de la loi fondamentale. Un référendum s’impose donc désormais au Gouvernement pour l’adoption de la révision.

Si ce vote sonne comme une victoire pour le peuple béninois selon les forces politiques de l’opposition, c’est tout à fait le contraire pour le camp d’en face qui peine à admettre ce nouvel échec malgré tous les efforts déployés en vue de faire passer ces propositions comme une ‘’lettre à la poste’’. En dépit des défections dans le rang du bloc de la minorité parlementaire notamment les députés Issa Salifou et Mohamed Atao Hinnouho et la sortie médiatique du ‘’Renard de Djakotomey’’, cette nouvelle tentative a encore échoué. C’est dire donc qu’ils n’auront rien apporté dans ce vote.  Tous les développements de l’un des initiateurs de ces propositions de loi, le député Bruno Amoussou, sur la justesse et l’opportunité de l’initiative n’ont pas su convaincre ses collègues de la minorité.

Après cet échec que d’autres qualifient de ‘’cuisant’’, certains députés du BMP sont montés au créneau pour exprimer leur déception. Selon eux, c’était l’occasion pour la septième législature de sauter les verrous constitutionnels concernant les points abordés.

«Nous ne savons pas l’argument que les adversaires de cette proposition ont trouvé pour boycotter. Même en salle, du point de vue des contenus, les gens disent qu’ils n’ont rien à dire mais ils ont toujours parlé de rage et de ruse. Leurs préoccupations n’étaient pas le contenu. Leurs préoccupations, c’est de bloquer, d’empêcher d’évoluer», a confié, hier à la radio nationale, le député du BMP Orden Alladatin très déçu de l’issue du vote. Sur RFI, le Directeur de la communication, Léandre Houngbédji tente de dédouaner le BMP et parle de l’atteinte de l’objectif, celui d’obtenir les 3/4 des voix afin d’aller au référendum. « Le bloc de la majorité présidentielle au parlement ne dispose pas des 4/5è des voix au parlement. En engageant cette proposition de réforme, les députés de la mouvance présidentielle étaient conscients qu’ils n’allaient pas forcément obtenir les 4/5ème… ils étaient certains d’avoir au moins les 3/4 pour aller au référendum. Et donc à l’arrivée, objectif atteint», a-t-il déclaré.

Même sur les réseaux sociaux, les pro-révisionnistes ont du mal à digérer ce nouveau rejet. Pendant ce temps, les antirévisionnistes célèbrent une victoire et prennent rendez-vous pour le référendum qui se révèle désormais comme le seul recours pour la révision de la loi fondamentale.

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