Elections au Zimbabwe : Robert Mugabe souhaite la défaite de son ancien parti

Lundi 30 juillet, des milliers de Zimbabwéens se sont dirigés vers les bureaux de vote où ils sont appelés à élire leurs président, députés et conseillers municipaux. Les premières élections au Zimbabwe depuis le coup d’Etat qui a renversé l’ancien président Robert Mugabe, après une trentaine de règne de fer.

L’enjeu est crucial, les attentes sont grandes

Pour le pouvoir en place incarné par la Zanu-PF et son candidat, le président sortant Emmerson Mnangagwa, la tenue d‘élections libres et transparentes est la promesse d’une nation démocratique et ouverte aux libertés individuelles. Une telle promesse charmera de nouveau les investisseurs et par ricochet, ressuscitera une économie moribonde. Liberté, démocratie, économie florissante… Un Zimbabwe nouveau est attendu à l’issue du scrutin.

Robert Mugabe tire à boulets rouges sur ses successeurs sans risque d’être arrêté ou malmené

Emmerson Mnangagwa, l’homme qui s’est emparé du pouvoir, espère à la fois l’emporter et voir sa position légitimée. Mais depuis huit mois, Robert Mugabe enrage. Cette retraite forcée a déjà failli le tuer. A l’approche du scrutin, il lui est venu une idée : tenter de casser ce qui est cassable des chances de son parti, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF). Pour y parvenir, Robert Mugabe va être contraint de faire une étrange expérience : celle des règles de la libre expression démocratique, qu’il s’est efforcé de piétiner au cours de ses trente-sept années de pouvoir, et qui lui permettent à présent de tirer à boulets rouges sur ses successeurs sans risque d’être arrêté ou malmené.

 « Je ne peux pas voter pour ceux qui m’ont mal traité »

« J’espère que le vote de demain va faire tomber la forme militaire du gouvernement  actuel», a lancé Robert Mugabe dans cette intervention surprise depuis sa luxueuse résidence de Blue Roof à Harare, où il passe une retraite dorée. « Je ne peux pas voter pour ceux qui m’ont mal traité », a-t-il poursuivi avant de sous-entendre qu’il donnerait sa voix au candidat du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa, dont il a toujours combattu la formation.

« Je ne peux pas voter pour la Zanu-PF », le parti au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980, a expliqué l’ex-chef de l’Etat et ancien président de la Zanu-PF. « Qui reste-t-il ? Chamisa », a-t-il lancé, provoquant quelques rires parmi les journalistes.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus