Japon : six condamnés à mort d’une secte exécutés
Six ex-membres de la secte Aum Vérité Suprême, responsable de l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, ont été exécutés ce jeudi 26 juillet au matin, s’ajoutant aux sept déjà pendus au début du mois de juillet, dont son gourou Shoko Asahara.
La secte Aum est responsable de l’attentat au gaz sarin qui avait tué 13 personnes et en avait intoxiqué 6300 autres dans le métro de Tokyo en 1995. Les 13 condamnés à mort de la meurtrière secte Aum, ont tous été exécutés, a annoncé jeudi, le gouvernement japonais après la pendaison en début de matinée des six condamnés restants. « J’ai ordonné ces exécutions après avoir mûrement réfléchi », a déclaré devant la presse la ministre de la Justice Yoko Kamikawa. Selon elle, les meurtres perpétrés par la secte « ne doivent plus jamais se produire » et la sentence de mort était « inévitable ».
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Cette organisation, créée par le gourou Shoko Asahara (de son vrai nom Chizuo Matsumoto) qui professait un mélange de bouddhisme et d’hindouisme mâtiné de visions apocalyptiques, est tenu au total pour responsable du décès de 29 personnes et de 6500 blessés. Le gouvernement a voulu en finir avec Aum avant le départ à la retraite, l’an prochain, de l’empereur Akihito. Du jamais vu, dans l’histoire impériale, depuis plus de deux siècles.
Durant leurs procès, les dirigeants de Aum n’ont jamais expliqué les raisons de leurs crimes. Et le Japon n’a jamais cherché à comprendre pourquoi de jeunes adultes ont été séduits par les élucubrations du gourou Shoko Asahara qui se présentait comme le Christ et le Bouddha réincarnés avant de leur promettre une apocalypse nucléaire.
Outre l’attentat commis dans le métro tokyoïte à l’heure de pointe, le matin du 20 mars 1995, les membres de la secte avaient également été reconnus coupables d’une autre attaque au gaz sarin à Matsumoto en 1994, et du meurtre d’un avocat, de son épouse et de leur bébé en 1989. Au total, les crimes ont causé la mort de 29 personnes et fait 6.500 blessés. Quelque 190 autres membres d’Aum avaient également été condamnés à diverses sentences.
« Même s’ils ont été exécutés, mon fils ne reviendra jamais »
La première peine capitale pour l’attentat de 1995 a été prononcée en septembre 1999. En décembre 1999, la secte Aum, qui a accueilli jusqu’à 10.000 fidèles, a reconnu pour la première fois officiellement sa responsabilité dans l’attentat contre le métro de Tokyo. Shoko Asahara avait vu sa sentence confirmée en 2006 et a attendu jusqu’au 6 juillet dernier.
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Les familles et proches des victimes de la secte avaient des sentiments mitigés après ces deux vagues d’exécutions, apparemment menées selon le rang hiérarchique des condamnés au sein d’Aum. « Même s’ils ont été exécutés, mon fils ne reviendra jamais », a déclaré à l’agence Kyodo, Yoko Ito, dont le fils a été tué dans l’attaque de Matsumoto. « Je veux que la police surveille de près les autres sectes pour que ce genre de drame ne se reproduise pas. » Fusae Kobayashi, dont le fils a été tué dans l’attaque au gaz sarin, estimait pour sa part que son chagrin n’était pas allégé par la nouvelle de l’exécution.
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