« le vote de ce 24 est une tâche noire dans l’histoire de notre construction démocratique », Grégoire Akofodji

L’ancien Ministre de la justice, Grégoire Akofodji s’est également prononcé sur la levée de l’immunité de certains députés de l’opposition en l’occurrence Valentin Djènontin, Idrissou Bako et Mohamed Atao Hinnouho.

Le Conseiller politique des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) pense que les députés Valentin Djènontin et Idrissou Bako tous membres des FCBE n’ont commis aucun crime au regard des conclusions de la Commission Spéciale mise en place pour les auditionner dans le cadre des faits qui leur sont reprochés. En effet, il ressort de ces conclusions qu’aucune charge n’est retenue contre les mis en cause. Selon lui, «ce qui arrive aujourd’hui à Djènontin et à Bako, c’est ce qui arrive à tous les citoyens béninois défenseurs des libertés démocratiques sous le régime de la rupture». « On entend dire qu’il faut qu’ils aillent laver leur honneur. Qu’a-t-il leur honneur ? Qui l’a souillé ? Et comment l’a-t-on souillé ?», s’interroge-t-il ? Il voit à travers ce vote une tentative de fragilisation de l’opposition en vue de le réduire au silence. Mais les adversaires ont tort car, selon Grégoire Akofodji, «L’opposition demeure debout pour répondre à l’appel de l’aube nouvelle, pour constituer une réponse crédible face à l’amateurisme dans la gestion des affaires publiques que nous observons depuis avril 2016». Et de poursuivre : «La lutte contre la corruption est engagée. Si elle épargne des personnes haut placées aujourd’hui en raison de leur proximité avec le pouvoir de la rupture, elle les rattrapera demain. Et ça sera justice car la République se consolide sur le socle de la justice et de la liberté».

 

ÉPILOGUE DU VOTE DE LA HONTE AU PARLEMENT BÉNINOIS

Suite aux rapports de la Commission Spéciale chargée d’étudier la demande de levée de l’immunité parlementaire des Députés Idrissou BAKO, Valentin AGOSSOU DJENONTIN et Mohamed ATAO, la plénière s’est réunie le mardi 24/07/2018.
Les conclusions des rapports rendus publics montrent qu’aucune preuve n’a été produite et qu’aucune charge ne peut être retenue contre les Députés dont les noms ont été cités pour des chefs d’infraction de corruption, de détournement de deniers publics, d’abus de pouvoirs tels que prévus et punis par la loi n°2011-620 du 12 octobre 2011.
L’idée d’inscrire ce dossier à l’examen de la session extraordinaire alors que l’ordre du jour bien précis sur la base duquel la session a été convoquée ne le mentionnait pas, pose problème.
C’est dans ces conditions que le parlement Béninois s’est réuni et, après lecture de chacun des rapports, a procédé au vote de la levée de l’immunité parlementaire des trois Députés.
Trois Députés dont le Secrétaire Exécutif du plus grand parti politique de l’opposition, le Coordonnateur de la première circonscription électorale de ce même parti FCBE, le chef du parti Réso-Atao. Ces trois personnalités affichent depuis avril 2017, des positions politiques ouvertement hostiles aux déviances en matière de gouvernance, à l’enrichissement effréné du clan au pouvoir, aux graves atteintes des droits de l’Homme, à l’instrumentalisation des institutions et du pouvoir judiciaire.
Djènontin et Bako n’ont commis aucun crime. La Commission Spéciale n’a enregistré aucune preuve à charge contre eux. Et il s’est trouvé des Députés au sein de cette 7ème législature pour porter le masque de la honte pour danser la danse macabre réservée à ceux qui ont perdu toute dignité à force de positionner leur cerveau à la place du ventre.
On entend dire qu’il faut qu’ils aillent laver leur honneur. Qu’a-t-il leur honneur ? Qui l’a souillé ? Et comment l’a-t-on souillé ? Avouez-le, vous qui avez voté pour la levée de l’immunité parlementaire, c’est en toute conscience, que vous avez opté pour la fragilisation de vos collègues, que vous avez voulu simplement donner au pouvoir de la ruse et de la rage, les moyens de réduire l’opposition à sa portion congrue. Vous n’avez que partiellement réussi car vous avez réalisé l’exploit de faire de Djènontin et de Bako des héros, des agneaux offerts en holocauste sur l’autel de la démocratie béninoise.
Ce qui arrive aujourd’hui à Djènontin et à Bako, c’est ce qui arrive à tous les citoyens béninois défenseurs des libertés démocratiques sous le règne de la ruse et de la rage : Métognon, Youssao et leurs co-accusés emprisonnés depuis novembre 2017 sans preuve par une justice aux ordres. On peut, au passage, se demander comment l’institution judiciaire au Bénin si jalouse de son indépendance et si prompte dans un passé récent à indexer les magistrats qui prennent des libertés par rapport à la déontologie et à l’éthique, en est arrivée à un tel aplatissement devant le pouvoir exécutif.
La nuit est tombée sur le parlement du Bénin. Que plus aucun Député ne se considère comme intouchable est souhaitable. Mais qu’on ne fragilise point un opposant politique pour l’obliger au silence. C’est en cela que le vote de ce 24 juillet 2018 est une tâche noire dans l’histoire de notre construction démocratique. Si pour l’exemple, la justice veut marquer les esprits, il y a dans ce parlement nombre de clients virtuels dont les dossiers peuvent être rapidement bouclés par la justice aux fins de la levée de leur immunité.
L’opposition demeure debout pour répondre à l’appel de l’aube nouvelle, pour constituer une réponse crédible face à l’amateurisme dans la gestion des affaires publiques que nous observons depuis avril 2016.
La lutte contre la corruption est engagée. Si elle épargne des personnes haut placées aujourd’hui en raison de leur proximité avec le pouvoir de la rupture, elle les rattrapera demain. Et ça sera justice car la République se consolide sur le socle de la justice et de la liberté.

Grégoire AKOFODJI
Conseiller Politique/BEN FCBE

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