Liu Xia, veuve du dissident Liu Xiaobo, Prix Nobel de littérature, libérée par la Chine

La veuve du dissident chinois Liu Xiaobo est arrivée mardi à Berlin, retrouvant la liberté huit ans après l’attribution à son mari du prix Nobel de la paix, qui lui a valu de vivre depuis en résidence surveillée. L’avion à bord duquel se trouvait Liu Xia, qui n’a jamais été condamnée pour aucun motif, a atterri peu avant 15H00 GMT à l’aéroport berlinois de Tegel, presque un an jour pour jour après la mort de Liu Xiaobo, le 13 juillet 2017, peu après sa sortie de prison.

Le gouvernement chinois a autorisé Liu Xia, la veuve du dissident Liu Xiaobo, à embarquer dans un avion à destination de l’Allemagne dans la matinée du 10 juillet 2018, presque un an jour pour jour après la mort de son mari, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le gouvernement allemand a négocié la libération de Liu Xia, dont la santé s’est considérablement détériorée pendant près de huit ans d’assignation à résidence. Cette femme de 57 ans s’est ensuite engouffrée dans une fourgonnette qui l’attendait sur le tarmac, sans faire de déclarations, selon des journalistes de l’AFP sur place.

[su_heading size= »17″]A lire aussi: La Chine utilise des oiseaux bioniques pour espionner ses citoyens [/su_heading]

Parmi les personnes venues lui souhaiter la bienvenue à l’aéroport, figuraient l’écrivain chinois en exil Liao Yiwu et la lauréate du prix Nobel de littérature 2009, l’Allemande Herta Müller, selon la même source. La porte-parole du département d’Etat américain, Heather Nauert, a salué dans un tweet la permission donnée par Pékin à Liu Xia de quitter le pays et « exhorté la Chine de libérer tous les prisonniers d’opinion et de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous ».

Son mari Liu Xiaobo, figure des manifestations de Tiananmen pour la démocratie, avait été condamné en 2009 à 11 ans de prison pour « subversion », pour avoir co-signé un appel en faveur d’élections libres en Chine. Le régime communiste avait très mal pris l’octroi du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo l’année suivante et rejeté les appels des pays occidentaux à sa libération, y compris lorsque le dissident s’était vu diagnostiquer un cancer du foie en 2017.

Hospitalisé mais empêché de quitter la Chine pour être soigné à l’étranger, Liu Xiaobo est décédé le 13 juillet 2017 à l’âge de 61 ans dans un hôpital chinois, quelques semaines après avoir été placé en liberté conditionnelle pour raisons de santé. Il avait 61 ans.

[su_heading size= »17″]A lire aussi: Chine –  concours du gros mangeur de piment: il avale 50 piments en une minute [/su_heading]

Aucune charge ne pesait contre Liu Xia. Pourtant, la poétesse et artiste était forcée de vivre dans la solitude de son appartement, sans la possibilité de voir ses proches. Un traitement dont elle porte les traces, selon le dissident Hu Jia : « Au cours de ces dernières huit années, elle vivait comme une prisonnière, tout comme son mari. Liu Xia disait que le Parti communiste considérait son amour comme un crime. Elle était punie pour aimer Liu Xiaobo. Les autorités ont pris leur revanche sur elle, c’est à cause de cela que sa dépression s’est aggravée et qu’elle souffre d’insomnies. »

Ce vendredi, Liu Xia pourra enfin rendre hommage à son mari Liu Xiaobo, décédé d’un cancer du foie il y a tout juste un an. En Chine, chaque personne qui allume une bougie en la mémoire du Prix Nobel de la paix risque l’emprisonnement.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus