Malawi : l’opposition demande la démission du président pour des allégations de corruption

Le principal parti d’opposition du Malawi a appelé lundi, le président Peter Mutharika à démissionner suite à des allégations selon lesquelles il aurait reçu un pot-de-vin d’un contrat gouvernemental de 4 millions de dollars.

Mutharika a qualifié les allégations de « fausses nouvelles » destinées à le barbouiller avant une élection l’année prochaine. Le Parti du Congrès du Malawi (MCP) a ajouté sa voix à celle des groupes de la société civile appelant le président à démissionner. « Nous, de l’opposition, avons auparavant et sans relâche soulevé de telles questions de corruption nauséeuse de la part de l’administration du président Peter Mutharika », a déclaré à la presse le dirigeant du MCP, Lazarus Chakwera.

« Il doit démissionner et demander des élections anticipées. »

L’organisme anti-corruption du pays, le Bureau de lutte contre la corruption, a enquêté sur un contrat de fourniture de nourriture de police de 3,9 millions de dollars au Malawi accordé à Pioneer Investments, une société détenue par l’homme d’affaires Zameer Karim, qui a nié les actes répréhensibles. Les deux plus grands quotidiens du Malawi ont publié ce qu’ils ont dit être le rapport final sur le contrat, bien que l’ACB ait dit qu’il ne l’avait pas finalisé et qu’il enquêtait toujours sur l’affaire. Selon le rapport divulgué, l’homme d’affaires a déposé 145 millions de kwachas malawiens (200 000 dollars) dans un compte appartenant au parti au pouvoir et dont Mutharika est le seul signataire.

Mutharika, président depuis 2014, a été pressenti pour être réélu, mais des allégations régulières de corruption pourraient entraver sa campagne dans cette nation pauvre d’Afrique australe où les rapports de la corruption du gouvernement sont devenus routiniers. Les Malawiens se rendent ensuite aux urnes en mai 2019 pour élire le président, le parlement et les conseillers de quartier.