Marie Elise Gbèdo : «…nous assistons à une régression de la promotion de la femme…»

En matière de promotion de la femme, rien n’a évolué sous le régime de la rupture. C’est ce qu’a laissé entendre Maître Marie Elise Gbèdo, ce lundi 09 juillet 2018 sur Vox Africa.

Plusieurs fois candidate malheureuse à l’élection présidentielle, Me Marie Elise Gbèdo n’est pas d’accord avec la place accordée aux femmes sous le régime de la rupture. Pour elle, «nous assistons à une dégradation, à une régression de la promotion de la femme dans le domaine politique». Car la femme béninoise est de moins en moins visible dans la sphère publique. «Que ça soit au niveau du parlement, du gouvernement, dans les communes, les institutions de la République, la femme béninoise est de moins en moins visible alors que dans ce pays, nous avons eu à un moment donné 8 femmes dans le gouvernement. Aujourd’hui, on n’en a que 3», a-t-elle expliqué.

Elle dénonce alors le manque  de volonté politique des dirigeants actuels qui, à en croire ses propos, devraient en principe donner le bon exemple. «…Avec la Conférence nationale des forces vives de la Nation qui nous a sorti la Constitution qui a dit en son article 26 que l’homme et la femme sont égaux en droit, nous avons eu beaucoup d’espoir mais aujourd’hui nos espoirs sont par terre. On ne croit plus à rien», a-t-elle martelé.

Les autres facteurs qui justifient l’absence des femmes dans la politique

Pour Marie Elise Gbèdo, la coutume a joué un rôle déterminant dans l’émancipation de la femme au Bénin. Elle justifie l’absence des femmes dans la sphère publique par le fait  qu’elles sont encore tributaires de l’autorité du mâle, de ce mythe historique qui est fondé sur l’inaptitude des femmes à gouverner. Ainsi, les hommes n’accompagnent leurs femmes parce qu’ils estiment que la politique n’est pas le rôle de la femme.

«On estime que le rôle de la femme, c’est de jouer à l’apaisement, c’est d’accompagner le mari, de le conduire à réussir. Ce qui fait que même par rapport à l’émancipation politique de la femme, il y a beaucoup de femmes qui aimeraient bien mais à cause des problèmes conjugaux que ça peut amener dans leur foyer, elles préfèrent laisser tomber et s’occuper du foyer», a-t-elle souligné. Elle n’a pas manqué d’indiquer que les femmes elles-mêmes n’y croient pas. «Je crois que malheureusement, l’éducation nous a formatées et beaucoup de femmes ne croient pas en elles et du coup on ne croit pas en moi… On va jusqu’à dire qu’on ne peut pas voter pour toi parce que ce sera une voix de perdue», a-t-elle conclu.

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