Sénégal : depuis sa cellule, le maire de Dakar annonce sa candidature à la présidentielle de 2019

Le maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, condamné en mars dernier à cinq ans de prison pour escroquerie, a annoncé jeudi, de sa cellule, son intention de se présenter à l’élection présidentielle sénégalaise prévue en février 2019.

C’est par voie de communiqué, jeudi 26 juillet, au lendemain du retrait de ses avocats de son procès en appel que le maire a fait son annonce : « Les accusations qui me sont faites sont ignominieuses, hypocrites et infamantes. Aujourd’hui plus que jamais, je réfute avec force et conviction, chacune de ces dernières qui poursuivent le dessein politique lâche d’entraver la liberté du suffrage. »

[su_heading size= »17″] À lire aussi : Sénégal – Procès de Khalifa Sall : Les avocats de la défense quittent le tribunal [/su_heading]

Dissident du Parti socialiste sénégalais depuis que ce dernier a rejoint les rangs de la coalition libérale du président Macky Sall, Benno Bokk Yakaar, en 2012, Khalifa Sall est considéré dans le paysage politique sénégalais comme l’opposant le plus sérieux à la réélection du chef de l’Etat.

« Je suis candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2019, avec la conviction que nous puiserons dans cette épreuve l’énergie pour rassembler les forces vives de la Nation, gagner la confiance du peuple et redresser notre cher pays », a indiqué M. Sall dans le communiqué.

Le maire de Dakar a déploré dans le texte « les nombreuses violations qui ont entaché l’enquête préliminaire de police et l’instruction » de son procès, ajoutant que cette procédure judiciaire à été menée « uniquement à charge et avec empressement pour hâter le procès et sans issue ».

[su_heading size= »17″] À lire aussi : Présidentielle au Sénégal : Karim Wade définitivement exclu de la course [/su_heading]

Condamné le 30 mars à cinq ans de prison et à une amende de 5 millions de francs CFA (7 622 euros) pour « escroquerie portant sur des fonds publics » et « faux en écritures », l’édile n’a cessé de contester une décision jugée « politique » et « arbitraire ». Une observation qui s’appuie par une décision de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) rendue le 29 juin, qui estime que les droits de Khalifa Sall et de ses quatre coaccusés n’ont pas été respectés lors du jugement rendu en première instance.

Course contre la montre

En prison depuis seize mois, le maire de Dakar sait qu’il joue une course contre la montre avec la justice. S’il est condamné en troisième instance, soit en cassation, il ne pourra déposer sa candidature. Voyant que la procédure judiciaire s’accélérait, il a fallu trouver une autre stratégie. Ainsi, en se déclarant à la présidentielle, il joue, à quatre mois de la date limite des dépôts de candidatures au Conseil constitutionnel, son va-tout.

 « Le timing n’est pas anodin, confie un proche conseiller du maire. La justice s’est montrée partiale avec Khalifa Sall durant son procès en première instance et aujourd’hui en appel. D’où notre décision de nous retirer de la procédure judiciaire. Si l’on annonce sa candidature aujourd’hui, c’est pour que tout le monde sache que le Sénégal détient en prison, non plus un maire, non plus un député, mais un candidat à une élection présidentielle. »

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus