Après la fameuse « Pays de merde », Donald Trump dans une nouvelle brouille avec l’Afrique du Sud

Décidemment, le 45è Président des USA s’est rendu tristement célèbre en Afrique par ses bassesses. Environs huit mois après la fameuse « Pays de merde », l’homme d’affaires devenu président a encore créé une nouvelle brouille diplomatique avec le pays de Nelson Mandela.

Dans un tweet, Donald Trump a affirmé, « J’ai demandé au Secrétaire d’Etat [Mike Pompeo, ndlr] d’étudier de près l’Afrique du Sud, les saisies et les expropriations, ainsi que les meurtres à grande échelle des agriculteurs. Le gouvernement sud-africain est en train de saisir les terres des fermiers blancs. »

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1032454567152246785

Un message qui n’a pas du tout été du gout des autorités sud-africaines qui n’ont pas tardé avant de réagir à cause de la sensibilité du sujet.  Pour le président sud-africain, cette réforme agraire est l’unique moyen pour « réparer l’injustice historique grave », allusion sans doute faite aux discriminations multiformes, dont foncières commises à l’endroit de la majorité noire pendant la période coloniale et l’apartheid, officiellement aboli en 1994.

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Réagissant au tweet de Donald Trump le gouvernement sud-africain a été direct dans sa protestation : « L’Afrique du Sud rejette totalement cette vision étroite qui ne vise qu’à diviser la nation et à nous rappeler notre passé colonial » et « va accélérer le rythme de la réforme d’une façon prudente et inclusive », a-t-il écrit sur Twitter.

La ministre des Affaires étrangères Lindiwe Sisulu a déploré les propos «malheureux» de Donald Trump, fondés «sur de fausses informations» et demandé des «clarifications» à Washington, nous rapporte Libération.

«Ne touchez pas aux affaires sud-africaines !», a lancé au président américain le chef des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale), Julius Malema. «Nous n’avons pas peur de vous», a-t-il ajouté, le qualifiant de «menteur pathologique».

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La controverse a affecté jeudi le rand sud-africain, qui a perdu jusqu’à près de 2% dans la matinée par rapport au dollar américain, avant de se reprendre.

La réforme de M. Ramaphosa vise à rectifier les déséquilibres fonciers en Afrique du Sud, où la minorité blanche (8% de la population) possède 72% des fermes contre 4% seulement aux Noirs (80% de la population), selon le gouvernement.

Pour mettre fin à ces déséquilibres, Cyril Ramaphosa et le gouvernement du Congrès national africain (ANC) ont notamment décidé d’exproprier de grands fermiers sans les dédommager, et souhaitent pour cela amender la Constitution. La discussion est en cours, mais, contrairement à ce qu’a affirmé Donald Trump, le projet n’a pas encore été mis en œuvre.

De nombreux Noirs saluent sa réforme, mais les Blancs s’en inquiètent ouvertement. Ils redoutent la répétition des expulsions violentes de fermiers blancs commises au début des années 2000 au Zimbabwe voisin par le régime de Robert Mugabe.

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