Bénin – code électoral: « je ne vois que des raisonnements archaïques », He Gérard Gbénonchi

Rapporteur général de la Commission des finances et des échanges au niveau de l’Assemblée nationale, le député Gérard Gbénonchi a apporté des clarifications sur les nouvelles dispositions du code électoral adopté récemment par la commission des lois. C’était, ce dimanche 19 Août 2018, sur l’émission sociopolitique ‘’La Manivelle’’ de Esae radio.

Le contexte n’est plus le même. C’est le message fort à retenir du passage de l’honorable Gérard Gbénonchi sur l’émission ‘’La Manivelle’’, ce dimanche 19 Août 2018 sur le thème «Réforme du code électoral : une politique d’inclusion ou d’exclusion». D’entrée, l’invité a rappelé que toute la classe politique béninoise est unanime qu’il faille réformer le système partisan. Selon lui, le code électoral adopté le mardi 07 Août dernier par la Commission des lois est la seconde loi qui va conforter la Charte des partis qui encadre la création et le fonctionnement des partis politiques. Alors que la plénière n’est même pas encore saisie du rapport de la commission des lois, la polémique enfle et les commentaires vont dans tous les sens au sujet des nouvelles dispositions du nouveau code.

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Extrait des propos de l’honorable Gérard Agbénonchi sur Esae Radio ce samedi 18 aout 2018

«Nous sommes à l’étape où la Commission des Lois a finalisé son rapport et l’a déposé. Mais tout le peuple béninois parle comme si cette loi portant Code électoral avait été déjà votée», déplore le député avant d’ajouter que la session extraordinaire qui va se pencher sur l’étude en vue du vote de cette proposition de loi n’est pas encore convoquée. Mieux, les propositions de la Commission des lois ne lient en rien la plénière qui est libre, soit de confirmer les propositions de quelque commission que ce soit, ou de les infirmer dans leur  ensemble. « Tout ce qui est proposé peut ne pas être du goût  de la plénière et cette dernière ira dans d’autres sens. Il y aura débat  pendant la plénière  à l’Assemblée nationale et nous irons au  consensus sur ce que nous jugerons utiles pour faire avancer notre système démocratique», rassure le député.

Sur la question des cautions

Pour le Rapporteur général de la commission des finances et des échanges, le contexte a changé avec le vote de la nouvelle charte  des partis politiques qui incite désormais au regroupement des formations politiques pour mettre fin à l’émiettement de la classe politique. Cette charte a, en effet, amélioré considérablement le financement public des partis politiques. «Avec le vote de la charte, le financement public n’est plus l’ancien modèle. Avant, chaque parti avait droit à 5 millions par député élu, ça faisait 415 millions que  l’Etat déboursait  pour les 83 députés au Bénin. Mais aujourd’hui, ce qui est  prévu dans cette proposition de loi sur le financement public des partis politiques, c’est  que désormais l’Etat consacre 0,25% du budget  des ressources intérieures au financement des partis politiques. Et les ressources intérieures pour le budget de l’Etat tournent autour de 1000 milliards. Cela nous fait 2,5 milliards désormais par an au lieu de 415 millions que l’Etat avait consacré. 2,5 milliards divisé par 83 députés, ça fait 30 millions au moins par député», a-t-il indiqué.

Ces nouvelles dispositions du code électoral ne visent  en aucun cas l’exclusion des jeunes, selon Gérard  Gbénonchi qui va alors inviter ces derniers à plus de militantisme dans les partis afin de pouvoir bénéficier d’un positionnement sur les listes. « On m’a positionné, on a payé pour moi parce qu’on croit en mes capacités, en mes qualités parce que j’ai un passé de militant qu’il faut récompenser aussi. Ils ont dit qu’on a exclu les jeunes. On n’a pas de partis de jeunes à part. Lorsqu’on aura au sein des partis politiques des jeunes méritants, les partis vont forcément les positionner. Et  c’est les partis qui paieront pour eux. Ils ne débourseront pas de leurs propres poches. C’est le parti qui les aidera à faire campagne», a-t-il martelé.

Quant à la caution pour la présidentielle, l’invité de Esae radio rejette la thèse selon laquelle cela vise à exclure certaines formations politiques notamment celles de l’opposition de la course électorale. Pour le député de la Onze circonscription électorale, cette disposition vise  plutôt à exclure les amuseurs de galerie qui bénéficient des mêmes privilèges que les candidats sérieux.

Selon lui, l’Etat entend mettre désormais les ressources publiques à la disposition  des candidatures sérieuses afin que  la fonction présidentielle puisse retrouver ses lettres de noblesse.

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