Bénin-condamnation de Laurent Métongnon: Un coup dur pour l’Opposition

 

Longtemps attendu, le verdict dans l’affaire Cnss/Bibe qui tenait en haleine l’opinion nationale est tombé ce mardi 31 juillet 2018. Laurent Métongnon et ses co-accusés sont condamnés à une peine de cinq (05) ans d’emprisonnement ferme en plus des amendes. Une triste nouvelle pour les forces politiques de l’opposition qui attendaient mieux que cette décision.

 

Incarcéré depuis novembre 2017 à la prison civile de Cotonou dans une affaire de ‘’Placement hasardeux de fonds de la Caisse nationale de sécurité sociale à la Bibe’’, le syndicaliste Laurent Métongnon, président du Conseil d’administration de la caisse au moment des faits a écopé d’une lourde peine d’emprisonnement de cinq (05) ans ferme en plus d’une amende de 1 millions de francs CFA. Les autres accusés en ont également eu pour leur compte. C’est le verdict final du juge en charge du dossier qui n’a fait que confirmer les réquisitions du Ministère public qui avait retenu la même peine contre le principal mis en cause dans ce dossier.

Cette décision qui surprend plus d’un est un coup dur pour les forces politiques de l’Opposition qui réclamaient la libération pure et simple de leur compagnon de lutte. Car, selon ces opposants, les faits qui sont reprochés à leur camarade relèvent d’un ‘’pur acharnement politique’’ contre la personne de Laurent Métongnon dans le but de museler les voix discordantes au régime en place.

En effet, Laurent Métongnon est l’une des figures de proue de l’opposition au Bénin. Même s’il a été l’un des maillons forts de l’avènement de la rupture, l’homme avait pris très tôt ses distances vis-à-vis du pouvoir. Il devenait très gênant pour le nouveau régime car il ne manquait pas d’occasion pour dénoncer les dérives du pouvoir telles que le non-respect des décisions de justice notamment de la Cour  constitutionnelle, la menace sur les libertés publiques fondamentales et bien d’autres. L’un des pionniers du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) créé en Avril 2017 à la veille de la première tentative de révision de la Constitution, Laurent Métongnon et ses pairs avaient considérablement contribué à l’échec du projet de révision de la Constitution introduit au parlement par le gouvernement. Ceci par des actions bien musclées comme les marches de protestation dans plusieurs villes du Bénin, les conférences publiques et les sit-in et nuits blanches sur l’esplanade de l’Assemblée nationale.

Organisateur principal au sein de cette coalition de veille citoyenne, Laurent Métongnon a été cité, quelques mois après ce revers des chantres de la rupture, dans une affaire de placement hasardeux des fonds de la Caisse dans une banque qui serait en faillite en vue de bénéficier des rétro-commissions. Malgré les arguments développés par les avocats de la défense après plusieurs mois de bataille judiciaire, la sentence a été sans appel à la surprise générale. Triste nouvelle pour les membres  du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) qui condamnent ce verdict. Une sentence qui, selon eux, est  la traduction manifeste de la volonté de remise en cause des acquis démocratiques et de déstabilisation des opposants.

Certes, l’Opposition vient ainsi de perdre une de ses plumes mais se dit plus que jamais engagée à poursuivre la lutte pour la restauration d’un Etat  de droit au Bénin.

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