Bénin : jeunes opposants et mouvanciers s’unissent contre le nouveau code électoral

La levée de bouclier des jeunes leaders contre le nouveau code électoral en étude au Parlement ne se limite plus sur les réseaux sociaux. Ils ont donné de la voix ce mercredi 15 août 2018 à travers une déclaration de presse.

Au vue de la taille du danger qui les guette à travers la proposition de loi portant nouveau code électoral,certains jeunes de la mouvance et de l’opposition ont décidé de faire taire leurs divergences politiques. Ainsi, dans le cadre de la « lutte » contre le nouveau code électoral en étude, ces jeunes leaders parleront de la même voix et mèneront des actions concertées.

Dans leur déclaration de presse lue par Paul Danongbé, le collectif a dénoncé la légalisation de la puissance financière dans le milieu politique. Selon eux, cet état de chose constitue un facteur d’exclusion de la jeunesse qui nourrit l’ambition de participer à la gouvernance du pays.

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Extrait de la déclaration de presse

« …Les députés de la 7ème législature en complicité avec certains acteurs politiques, déploient avec malice et subterfuge des modifications liberticides et restrictives , s’employant malheureusement sans le savoir à saboter les nobles ambitions de promotion de la jeunesse inscrites au PAG du régime qu’ils prétendent soutenir en le privant quand même de la représentativité de ces mêmes jeunes qu’ils auront eu le piètre mérite d’instrumentaliser à leur guise.

Chers journalistes, si de divergentes voix comme les nôtres ne s’élèvent pas pour contester avec la dernière rigueur la légalisation de la puissance financière comme principal déterminant en milieu politique, il sera acté en catimini et contre le peuple souverain un amendement qui porte de façon spectaculaire et exagérée la caution de participation aux élections législatives de 8.300.000 FCFA  à 200.000.000 FCFA galvanisant davantage le poids écrasant sous lequel ploie la jeunesse qui entre chômage, sous-emploi et précarité financière continue d’égrener son chapelet de servitude aiguë au bénéfice de ces acteurs politiques qui certains parmi eux siègent depuis la 1ère législature se décernant un titre foncier acquis par méchanceté intellectuelle et électorale… »

Après avoir soulevé des griefs contre la proposition des députés, les jeunes leaders du collectif ont dressé une liste de suggestions pour l’amélioration du nouveau code en étude.

« …Ceci dit, nous demandons le retrait pur et simple de ces formules d’exclusion de deux cent millions FCFA (200.000.000) et de deux cent cinquante millions FCFA (250.000.000) ,
Aussi, au regard des prérogatives consacrées par notre loi fondamentale, nous proposons au législateur :

  • de supprimer ou de maintenir la caution pour participer aux élections législatives à huit millions trois cent mille francs CFA (8.300.000) à défaut de s’aligner sur les cautions requises dans la sous-région,
  • de créer le cadre légal et incitatif en instaurant plutôt au titre de cet amendement une loi qui limite à deux (02) le nombre de mandats des députés à l’Assemblée Nationale,
  • d’instaurer une limite d’âge pour être candidat aux élections législatives et municipales comme c’est le cas pour la présidentielle,
  • d’instaurer une ligne de présentation par catégorie d’âge des listes que proposeront les partis ou blocs voulant envoyer des leurs au sein de l’hémicycle.
  • etc… »

Par ailleurs, ils ont lancé un appel à l’endroit des différentes institutions de la République afin qu’elles puissent décourager les députés dans leur élan. Mieux, ils promettent de ne pas baisser la garde tant que leurs demandes ne seront pas prises en compte.

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