Bénin: Patrice Talon et la loi, le bâton qui ne frappe que le camp adverse?

La politique du bâton et de la carotte réputée pour son efficacité dans la gouvernance des hommes, peut-elle toujours prouver toute son efficacité lorsqu’elle se trouve amputée de la vérité et de l’équité? Au regard des critiques qui fusent de toute part à l’encontre de Patrice Talon dans sa gestion de l’Etat axée sur la loi, il urge de se pencher sur la question.

Dura lex sed lex disent les latins pour traduire l’idée que « la loi est dure mais c’est la loi. »

Le Bénin, sous Patrice Talon,  est défini par Talon lui même,  comme celui de la rupture, c’est à dire de la lutte implacable contre le désordre, la corruption, l’anarchie. La rupture indexe donc le précédent régime taxé au goût de l’actuel comme celui du laisser aller, de la pagaille, de la corruption. La rupture entend donc mettre de l’ordre dans la maison et pour y parvenir, il faut de la fermeté, laquelle fermeté touche tous les aspects de la vie sociale. Aucun domaine n’échappe à l’heure actuelle à l’ordre, à la droiture que prône le chef de l’Etat à temps et à contre temps. De la réorganisation du secteur informel, du secteur de la sécurité, de l’éducation, de la santé en passant par la justice, rien n’échappe au vent de la rupture.

Mais ce vent souffle actuellement plus fort sur la justice  que dans les autres domaines. En témoigne le discours fleuve du chef de l’Etat à la nation à la veille de l’indépendance dont la moitié du contenu a été quasiment consacrée à la loi, à son attachement à la punition. « Je me réjouis de constater à la suite des levées de l’immunité parlementaire intervenues ces derniers jours que l’Assemblée nationale s’est elle aussi mise au diapason. »

Le diapason du chef de l’Etat, ou celui qui le préoccupe le plus, est la lutte contre l’impunité: « La lutte contre l’impunité est un chantier majeur, tel est le but des réformes que nous avons engagées au niveau de l’appareil judiciaire afin qu’il soit plus diligent et plus efficace dans cette lutte. » a t-il martelé dans son discours.

Patrice Talon, un chef martial et partial?

Mais deux jours seulement après ce discours, des rumeurs circulent déjà que le renoncement au référendum par le chef de l’Etat n’est point synonyme d’abandon de l’idée de la révision de la constitution qui divise si tant les béninois et dont le discours semblait destiner à réconcilier les esprits. Foi de l’honorable Guy Mitokpé qui a écrit ce jour sur sa page Facebook: « Des tractations qui se mènent actuellement, il se murmure que le bloc de la majorité parlementaire (BMP) doit tout faire pour récupérer quatre députés de la minorité afin d’atteindre la barre des 4/5 et procéder à une révision constitutionnelle par voie parlementaire. » Et de renchérir : « Il m’est revenu que la demande de levée de l’immunité des députés Simplice DOSSOU et Yaya GARBA, consiste à faire fléchir la minorité parlementaire afin qu’elle cède quatre (4) de ces membres afin que le BMP réintroduise le dossier de révision de la constitution les semaines à venir. Car d’autres interpellations sont déjà en préparation… »

Intox ou vérité? Wait and see! Mais toutefois, si ses propos s’avéraient, ceci finira de convaincre l’opinion nationale et internationale que l’actuel régime est partial, martial et pis, un loup au dedans et un agneau au dehors.

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