Bénin: Patrice Talon renonce au référendum mais pas à l’idée de la révision

 

A l’occasion de son adresse à la Nation dans le cadre de la commémoration des 58 ans de l’indépendance du Bénin, le Chef de l’Etat, Patrice Talon, a donné sa position sur le référendum. Même s’il renonce à l’organisation d’un référendum, Patrice Talon tient encore apparemment à la révision de la Constitution.

Alors que les députés membres du Bloc de la majorité présidentielle mouillaient déjà les maillots pour l’organisation d’un référendum devant aboutir à la révision ou non de la Constitution, le Chef de l’Etat vient de siffler la fin de la récréation en fixant les Béninois sur la question. Avec Patrice Talon, il n’y aura pas de référendum. C’est le message fort à retenir de son discours à la Nation. Il n’entend pas engager son pays dans cette réforme qui coûterait chère au trésor public. Même si le Président de la République trouve importante cette réforme, il pense tout de même que cela ne constitue pas une priorité au regard des attentes des Béninois.

L’urgence pour lui, c’est de répondre aux besoins essentiels des Béninois notamment l’eau, l’électricité. «… la loi me donne la faculté de parachever cette réforme par l’organisation d’un référendum sur les quatre sujets débattus par l’Assemblée nationale et approuvés par 62 députés contre 20. J’ai décidé chers compatriotes, de ne pas user de cette faculté et donc de ne pas organiser de référendum sur ce sujet», a-t-il déclaré. L’autre raison de ce renoncement du Chef de l’Etat est liée à l’actuelle loi organique sur le référendum.

A l’en croire, la loi organique, dans son état actuel, ne lui permet pas d’y recourir sans méconnaître ses dispositions essentielles. «... le coût de l’organisation d’un référendum mettrait à contribution, la trésorerie de l’Etat pour un montant incompatible avec ma volonté de consacrer nos ressources actuelles aux besoins vitaux de la population. Un référendum coûte cher. Et nous sommes à quelques mois des élections législatives. La réforme initiée par l’Assemblée Nationale est importante certes, mais ne constitue pas, à mes yeux, pour l’heure, un enjeu prioritaire», a-t-il souligné. Si cette décision surprend certains partisans du camp au pouvoir, c’est tout à fait le contraire dans le rang de l’opposition. Pour les Opposants au régime de la rupture, le Chef de l’Etat a bien fait de renoncer à cette réforme pour ne pas subir la sanction populaire. Car, selon eux, la priorité pour les Béninois n’est pas la révision de leur Constitution mais plutôt l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. A en croire ces derniers, c’est bien conscient que cette procédure n’aboutirait pas que le Président de la République aurait décidé de rebrousser chemin afin de se pencher sur les préoccupations majeures des Béninois.

De toutes les façons, si le Président Patrice Talon renonce à ce référendum, il tient encore à la révision de la Constitution«Je suis convaincu, qu’un jour, le sens de l’intérêt national et la raison finiront par l’emporter sur la politique politicienne. Ce jour là, que j’appelle de tous mes vœux, les acteurs politiques trouveront en leur sein, le consensus nécessaire pour valider une réforme, dont l’utilité n’est plus à démonter », a-t-il martelé. Car, souligne-t-il par ailleurs, «Il y va de l’indépendance du mandat et de la mission politique à l’égard des intérêts personnels et sentimentaux des mandataires politiques».

C’est dire donc que le Chef de l’Etat  n’a pas perdu espoir au sujet de la modification de la constitution. Sans nul doute, ce projet sera réintroduit lorsque les conditions seront davantage réunies. Autrement dit, lorsque Patrice Talon aura une majorité confortable au parlement.

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