Bénin : taxe sur les « Datas réseaux sociaux », intégralité des propos de Romuald Wadagni (vidéo)

« Le coût de la connexion internet sera plus cher pour ceux qui font un usage ludique de la connectivité ou qui critiquent le gouvernement ». C’est en substance, ce qui ressort de la déclaration faite par le ministre béninois de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, ce 28 août 2018 à l’occasion de « Bénin Investment Forum ».

Il n’y a plus de doute. A l’instar de l’Ouganda et de la Zambie, le Bénin envisage introduire une taxe sur la communication sur les réseaux sociaux notamment WhatsApp, Facebook et Twitter. Même si la mesure n’est pas encore opérationnelle dans le pays, des dispositions seraient déjà en train d’être prises par les opérateurs GSM et les autorités gouvernementales pour son effectivité. Interpellé sur la question au « Bénin Investment Forum », le ministre de l’Economie et des finance, Romuald Wadagni a apporté des clarifications.

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« Il n’a pas été question d’augmenter le coût de la connectivité. Si vous êtes ingénieur et avez besoin de faire tourner des modèles, de faire de la recherche, le coût n’a pas changé. Le coût change pour les réseaux sociaux et des usages ludiques », a-t-il expliqué avant d’ajouter : « Vous téléchargez de la musique, un film, vous faites des transfert d’images WhatsApp qui critiquent le gouvernement et qui critiquent vos amis, libre à vous de le faire, mais vous payez le prix qui est légèrement plus fort ».

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Selon le décret N° 2018-341 du 25 juillet 2018 portant introduction d’une contribution sur la consommation des services de communications électroniques fournis par les réseaux ouverts au public, il est fixé une imposition de « 5 FCFA hors taxe par mégaoctet pour l’accès à Internet utilisé pour fournir un service par contournement (plateforme OTT) ou une plateforme de réseau social ». Le même décret stipule que la taxe qui sera prélevée mensuellement par l’opérateur ou le fournisseur ayant délivré le service internet devra être versée dans les caisses du Trésor public.

« J’ai été supporteur de cette mesure du gouvernement que j’endosse pleinement» – Romuald Wadagni.

Pour Romuald Wadagni, « nous sommes dans un modèle où la valeur du secteur chute ».  C’est à dire, un qu’aujourd’hui, les gens délaissent utilisation des services de voix au profit de Whatsapp pour appeler. Donc aujourd’hui, « les entreprises du Télecom perdent de l’argent, l’Etat perd de l’argent…. » , clarifie le ministre de l’économie et des finances pour qui, il est évident qu’il y a un problème, c’est à dire que la valeur du marché baisse parce que les usages ont changé. Et face à cette situation, le gouvernement se devrait de réagir et sa « position est de dire que quand on est un pays pauvre et qu’on veut que le numérique soit un vecteur du développement, on ne peut pas augmenter de façon générale les tarifs: on crée une nuance sur les usages ». En somme, pour Wadagni, il s’agit donc de faire payer relativement plus cher, ceux qui utilisent  internet pour des besoins ludiques tout en maintenant,voire baisser, le coût pour ceux qui l’utilisent pour des besoins professionnels ou de façon normale.

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