Coupe d’Afrique 2019 : le Cameroun en passe de perdre l’organisation du tournoi en faveur du Maroc

Après avoir organisé avec succès sa première Coupe d’Afrique des Nations en 1972, le Cameroun se prépare pour une deuxième organisation de la plus grande compétition sportive du continent noir prévue du 7 au 30 juin 2019. Mais le pays de Samuel Eto’o pourrait bientôt perdre cette opportunité, et pour cause !

A moins d’un an de la compétition, les inquiétudes deviennent grandissantes quant à la capacité d’accueil du pays. Lors de plusieurs visites d’inspection de la Confédération africaine de football, les membres de l’organisation ont enregistré plusieurs dysfonctionnements qui ont entaché les travaux de construction des infrastructures prévues par le cahier de charges de l’instance continentale.

« Même à quatre équipes, le Cameroun n’est pas prêt »

Depuis le symposium de la Confédération africaine de football (CAF) au mois de juillet 2017 à Rabat (Maroc), l’instance dirigeante du football a fait passer de 16 à 24 équipes le nombre de participants à la CAN. S’en est suivi un changement de cahiers de charges, alors que le pays semble être en retard sur le cahier de charges sur lequel il a été désigné. De quatre, le nombre de stades nécessaires pour l’organisation de la CAN 2019 est passé à six.

« Vous l’avez constaté comme moi, la Russie n’a pas lésiné sur les moyens colossaux… »

Le 21 juillet 2018 au Maroc, à l’ouverture de la conférence-bilan de la Coupe du monde Russie 2018, le président de la Confédération Africaine de Football (CAF) a encore prononcé un discours qui relance le débat sur la capacité d’accueil du Cameroun à organiser la compétition en félicitant la Russie pour la qualité d’organisation de la coupe du monde « Russie 2018 ».

« Vous l’avez constaté comme moi, la Russie n’a pas lésiné sur les moyens colossaux, sur des conditions optimales, sur des hommes et des femmes totalement acquis à la cause et qui ont rendu leur pays une terre d’accueil incroyable», a déclaré Ahmad Ahmad.

«Il faut être conscient des faiblesses»

De plus, lors de cette rencontre, le président de la Confédération africaine de football a annoncé de nouvelles règles pour l’organisation des compétitions en Afrique tout en estimant que l’Afrique est capable de tels exploits pour l’organisation de ses compétitions sportives.

En faisant allusion au Cameroun, M. Ahmad a prévenu les prochains candidats à l’organisation de ses échéances sportives comme la Coupe d’Afrique des Nations, le CHAN…

« il ne faut pas, il ne faut plus, comme on dit en langage populaire avoir les yeux plus grands que le ventre. Il ne faut plus candidater pour organiser une compétition en misant sur d’hypothétiques moyens absents au moment de l’envoi de la candidature. Il ne faut plus concourir sans évaluer les besoins et les limites de son propres pays. Il ne faut plus miser sur le virtuel ou les promesses. Nous devons rompre avec l’approximatif et les promesses politiques qui souvent ne présentent aucune garantie. Nous devons arrêter de surestimer nos ambitions. Nous devons rompre avec nos vieilles habitudes qui nous font rêver avec de faux calculs, de fausses garanties. » a déclaré M. Ahmad.

Dès le 6 août 2018, une mission d’inspection de la CAF a séjourné au Cameroun pour inspecter les installations devant abriter la Coupe d’Afrique des Nations de 2019.  » Sur l’ensemble des sites, difficile de marquer un pas sans tomber sur les échafaudages, des machines à tourner le béton, des camions et autres engins lourds… », nous a rapporté VOA Afrique.

« Nous avons perdu le sommeil au fur et à mesure que l’on s’acheminait vers l’arrivée ici, d’une ultime visite de l’équipe d’inspection de la Caf « , confie à VOA Afrique, Hamadou Moussa, directeur régional de l’entreprise Prime Potomac Cameroon, une des entreprises retenues pour exécuter lesdits travaux.

Dans une interview avec le média KweseESPN, Ahmad Ahmad a de nouveau évoqué la possibilité de déplacer le tournoi.

« Je ne suis pas sûr que le Cameroun soit prêt à accueillir la CAN », a-t-il déclaré à Kwese Sports, média spécialisé rattaché au géant américain ESPN. « Il y a beaucoup de choses qui manquent encore et il reste peu de temps », a-t-il relevé, nous a rapporté le médias relayé par africanews.

A ces gros problèmes d’infrastructures s’ajoutent la crise en milieu anglophone qui est une épine au pied du gouvernement de Paul Biya et l’organisation des élections présidentielles qui sera l’occasion pour l’actuel chef de l’Etat de briguer un septième mandat d’affilée le 7 octobre à la tête de ce pays d’Afrique centrale. Paul Biya (85 ans), 36 ans au pouvoir a annoncé officiellement sa candidature à la présidentielle du 7 octobre 2018.

Pour le moment, tous les regards sont tournés vers l’Egypte pour le verdict final. En effet, dès le 30 septembre aura lieu l’Assemblée générale extraordinaire de la CAF à Sharm El Sheikh, en Egypte. L’instance aura ainsi à statuer sur le sort du Cameroun. De  l’autre côté du Maroc, les médias annoncent déjà que le pays aurait des garanties pour que la compétition lui soit attribuée…

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