France : un juge libère un terroriste présumé par erreur

Ce djihadiste présumé, Oualid B., doit être jugé à Paris aux côtés de Reda Bekhaled et de ses frères, soupçonnés d’être impliqués dans un projet d’attentat en 2014 dans la métropole lyonnaise, dans le centre-est de la France, et dans une filière d’acheminement de combattants en Syrie.

Oualid B. est sorti le 3 avril, un juge d’instruction ayant oublié de renouveler sa détention provisoire. Il est depuis en liberté, mais sous «contrôle judiciaire très strict», selon le ministère de la Justice, confirmant ainsi une information de l’hebdomadaire Le Canard enchainé. L’affaire a eu «un retentissement très important en interne», reconnaît une source proche du dossier. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a déploré mercredi un «dysfonctionnement grave» et insisté que «la priorité est de retrouver cet individu».

Une inspection mandatée par la ministre de la Justice Nicole Belloubet «est en cours» pour «comprendre comment un acte ayant potentiellement des conséquences graves, eu égard au profil lourd de l’intéressé, a pu se produire», indique la Chancellerie. Selon Le Canard enchaîné, le juge d’instruction a été convoqué par sa hiérarchie qui lui a demandé, en vain, de quitter ses fonctions. Interrogée, la présidence du tribunal de Paris n’a pas souhaité faire de commentaire. Le magistrat n’a pas pour le moment été sanctionné, selon une source proche du dossier.

Nouvelle comparution

En mai, Oualid B. a de nouveau été interpellé, car il se trouvait hors de la zone autorisée dans le cadre de son contrôle judiciaire. Selon Le Canard enchaîné, il conduisait sans permis et son téléphone portable contenait des images de djihadistes armés et un film de propagande de l’organisation Etat islamique. Jugé en comparution immédiate, Oualid B. est ressorti libre du tribunal, alors que le parquet avait requis dix mois de détention. Le parquet a fait appel et Oualid B. devrait être jugé en appel pour ces faits le 13 septembre à Paris.

Au total, 15 personnes sont accusées dans ce dossier antiterroriste, dont un mineur au moment des faits. Ils seront jugés par la cour d’assises des mineurs du 12 au 30 novembre. Cependant, huit d’entre eux partis en zone irako-syrienne, parmi lesquels trois des frères Bekhaled, font l’objet d’un mandat d’arrêt.  «Si projet d’attentat il y a, la cible n’a jamais été éclaircie», a commenté auprès de l’AFP un avocat de la défense. «Il a été évoqué un temps qu’il s’agisse d’un rendez-vous annuel à Lyon du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France, ndlr), mais rien n’est jamais venu étayer ce soupçon», a-t-il ajouté.

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