« Kémi Séba réfoulé du Togo : J’ accuse… »

La violation de nos droits se nourrit de notre silence. Une grande honte m’envahit à la lecture de tous ces journaux qui titrent sur le refoulement à la frontière togolaise de l’activiste Kémi Séba. Honte pour ce pays de liberté et de patriotisme comme l’indique la devise togolaise dont les valeurs sont foulées au pied sous le prétexte de la défense de l’ordre public.

Honte de nos dirigeants et de leur discours sur l’intégration africaine qui ne permettent pas à des Africains, fussent ils de la diaspora, d’exprimer leur panafricanisme. Honte pour les citoyens togolais qui ont lutté pour faire affirmer le droit à la liberté d’expression sur la Terre de nos aïeux. Par cette décision, les dirigeants togolais ont encore une fois renié notre histoire face au Franc CFA marquée par la décision émancipatrice du Président Sylvanus Olympio en 1963, le discours historique de Gnassingbé Eyadéma face à Pompidou en 1972 et le combat actuel repris par bien d’autres dont l’économiste Kako Nubukpo.

Le discours de Kémi Séba contre la France-Afrique et le Franc CFA gêne t- il réellement l’ordre public au Togo ou l’ordre établi par la France dans ses colonies éternelles d’Afrique noire francophone ? Une fois encore les autorités du Togo viennent de nous montrer que leur intérêt est celui de la France et non des citoyens togolais. La nuit est encore longue, chers citoyens togolais, mais le jour vient où on se dira vraiment libre de toutes nos chaines physiques et mentales.

Samir Abi
Secrétaire permanent de l’Observatoire ouest africain des migrations.

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