Kenya : les réprimandes du président Kenyatta à Theresa May sur la diplomatie britannique

Le président kényan s’est plaint qu’aucun Premier ministre britannique n’ait visité le pays d’Afrique de l’Est depuis 30 ans, livrant une réprimande diplomatique à Theresa May lors d’une conférence de presse le dernier jour de sa visite sur le continent.

Uhuru Kenyatta a déclaré à May qu’il était heureux qu’elle ait «trouvé le temps» de se rendre sur place au Kenya à l’issue d’un voyage de trois jours visant à renforcer le commerce et la présence diplomatique britannique en Afrique. Le président a entamé les débats en se félicitant que May ait «honoré notre invitation à venir voir par vous-même notre pays et notre continent qui a changé depuis près de quatre décennies de la visite d’un Premier ministre britannique». Margaret Thatcher était le dernier Premier ministre britannique à se rendre au Kenya en 1988. Depuis, malgré les liens historiques entre les deux pays, le pays d’Afrique de l’Est s’est de plus en plus tourné vers la Chine et les États-Unis.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec May, à Nairobi, Kenyatta a été interrogé sur un accord prévoyant le retour au Kenya de fonds volés en Grande-Bretagne pour financer des projets de santé, d’éducation et d’autres projets de développement. Il a déclaré: «L’année dernière, si vous vous rappelez, le secrétaire aux affaires étrangères, le gars du vélo … Boris Johnson, était ici avec des ambulances. Ces ambulances ont été achetées grâce aux fonds saisis, retournés et utilisés pour acheter des ambulances distribuées à travers le pays. Je pense que cela ne fait que renforcer la capacité de nos deux pays et systèmes juridiques à être en mesure de collaborer pour faire en sorte que tous les avoirs acquis au Royaume-Uni, associés à la corruption, soient retournés avec succès et mis à profit pour le bénéfice de la population et de la république ».

Johnson a démissionné de son poste de secrétaire aux affaires étrangères le mois dernier dans un différend concernant les projets de May pour le Brexit.