Le clan Sassou après 3 décennies au pouvoir en campagne précoce pour 2021 ?

Aussi bien l’opposition congolaise que des membres du PTC, parti au pouvoir dont est membre Dénis Christel Sassou N’Guesso, redoutent que ce dernier cherche à enfiler le manteau de chef de l’État en 2021 si Dénis Sassou N’Guesso son père venait à déposer ce manteau qu’il affectionne tant. Mais lui se défend et prêche d’ailleurs pour le maintien de son père au pouvoir.

Le Congo se trouve à trois ans des élections mais on note déjà des déclarations aux allures de précampagne venant du clan Sassou.

Alors que des rumeurs fusent, insinuant que Christel Sassou N’Guesso, député, sera le dauphin probable de son père aux élections présidentielles de 2021, lui fait croire plutôt être favorable à une nouvelle candidature de son père Denis Sassou N’Guesso pourtant au pouvoir depuis plus de trois décennies.

En mai dernier, devant de nombreux jeunes à Brazzaville, le fils du président a débriefé les grandes lignes de son livre intitulé « Ce que je crois », un livre qu’il présentait comme un échos de sa vision du Congo de demain.

C’est justement ce livre que d’aucuns perçoivent comme un projet de société visant les prochaines élections présidentielles et certaines activités de l’ONG « fondation Perspectives d’avenir », fondée en 2013 par le fils du président, qui posent problème à la classe politique congolaise. Le dit-livre faisant allusion aux activités de l’ONG, confirme ainsi les rumeurs, de  » livre – projet de société » et de « livre – propagandistes politiques », entretenus par l’opposition et une partie des membres du parti au pouvoir.

Christel Sassou N’Guesso convaincu que son père est indispensable

Cependant, à travers une interview accordée à La Tribune Afrique ce lundi 27 août 2018, Denis Christel Sassou N’Guesso a affirmé n’avoir pas d’intention de briguer la magistrature suprême et dévoile plutôt son intention de voir son père, porter toujours l’étendard de la majorité présidentielle, Parti congolais des travailleurs PTC et se représenter une énième fois à la fin de son mandat en 2021.
“…Je pense que le Congo ne peut se passer du Président Denis Sassou Nguesso comme candidat en 2021, pour des raisons qui sont nombreuses et c’est la raison pour laquelle je souhaite qu’il soit candidat en 2021 et je travaille d’ailleurs avec d’autres, depuis quelques mois, pour l’aider à être réélu en 2021” a laissé entendre Christel N’Guesso lors de l’entrevue.

Au sujet de son livre incriminé d’être politiquement motivé et traité au goût de ses détracteurs comme programme politique, le fils du président se défend:

“…Mon ouvrage, ce que je crois n’est en rien un programme, mais plutôt l’opportunité pour moi de partager avec mes concitoyens ce que j’ai réalisé avec ma fondation à l’endroit des personnes issues des milieux les plus défavorisés en matière d’éducation et de santé. »

Néanmoins, lors de la présentation de ce livre en mai dernier, alors que la question lui a été ouvertement posée sur ses ambitions politiques, il avait opiné que:

« Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas dit quelque part que je faisais acte de candidature pour 2021, mais cela ne veut pas dire que dans l’avenir du Congo, je ne serai jamais candidat à une élection présidentielle« .

Et l’on se souvient qu’en 2014, il avait déjà donné la même réponse à Jeune Afrique qui le soumettait à cette même question.

La semaine écoulée, certains ténors du même parti que les Sassou ont ouvertement désavoués les initiatives politiques récentes de Denis Christel Sassou N’Guesso et l’ont intimé de rendre compte de ses activités politiques parallèles, au bureau politique du parti.

On connaissait déjà la détermination de N’Guesso à s’accrocher au pouvoir. Mais avec les agissements de son fils, tout porte donc à croire que le départ de la famille N’Guesso du pouvoir au Congo, comme le souhaite l’opposition et même des vétérans de son propre parti, n’est pas pour demain.

Sinon, le moins que l’on puisse dire à l’heure actuelle, c’est qu’à travers les déclarations et actions de son fils, on retient que pour diriger les congolais, il faut ou papa N’Guesso ou N’Guesso fils et rien d’autres. Ils seraient les seuls à connaitre la science politique nécessaire à la direction du pays. Ils détiendrais certainement la science infuse pour s’imposer ainsi de manière indéfinie à leur compatriote.

Voilà qui prouve une fois de plus que la plupart des chefs d’États africains et leur voisinage ont la propension à confondre le pouvoir avec leur patrimoine privé écartant ainsi de la res publica, les individus qui portent aussi des visions nobles pour leurs pays mais qui ont besoin de mandat pour les mettre en œuvre.

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