Mali: 2eme mandat, 2 défis majeurs pour Ibrahim Boubakar Kéita (IBK2) réelu

Crédité de 67,17% des voix, Ibrahim Boubakar Kéita a été reconduit à la tête du Mali sur fond de contestation des résultats par plusieurs partis de l’opposition. Il va donc conduire encore pour un second mandat de cinq ans les maliens. Son premier mandat avait été confronté à des défis sécuritaire et économique énorme qui l’attendent encore.

Le premier mandat du président sortant et réélu n’est pas reluisant. Selon la radio France internationale (RFI), « s’il a fait des efforts sur le plan de la croissance économique et dans le secteur agricole, son bilan reste plus négatif sur le plan sécuritaire. »

D’ailleurs, le bilan négatif du premier mandat de IBK n’a pas laissé indifférent les Maliens. En témoigne leur désintéressement à la chose politique traduit par leur faible participation à ces élections. Une participation de 43,6% qui s’est aggravée au second tour à 34,54%. L’opposition elle aussi a assez pointé du doigt lors des campagnes électorales, ce bilan négatif au plan économique dû selon eux à la corruption.

Alors que le 4 septembre 2017, IBK fêtait le quatrième anniversaire de son accession au pouvoir lors de son premier mandat, Amadou Tiéoulé Diarra, un avocat malien chargé de cours à l’Université du Mali, regrettait déjà que les promesses de lutte contre la corruption et la délinquance financière émises par le chef de l’État n’ont pas été à la hauteur des attentes.

Ainsi, il lui est reproché la mauvaise gouvernance et surtout la corruption. En effet, au cours de son premier mandat, alors que le Mali était sous perfusion financière du fait qu’il subissait l’épreuve du djihadisme et paralysé dans son économie, IBK faisait des dépenses de luxe. On se souvient encore du scandale de l’achat de nouvel avion présidentiel dans un tel contexte et fortement critiqué en son temps par les maliens qui survivaient difficilement.

En son temps, à la suite des opposants politiques, puis des députés de l’Assemblée nationale, c’est le front monétaire international (FMI), principal partenaire économique du Mali, qui avait tapé du poing sur la table et demandé des explications à IBK. Ce qui avait poussé le FMI a bloqué momentanément sa deuxième tranche de facilité de crédit, représentant 2,6 milliards de FCFA, soit 4 millions d’euros qu’il devrait octroyé au Mali.

Les partisans d’IBK reconnaissent à contrario des acquis de ce premier mandat, notamment, la réforme de l’armée, l’emploi des jeunes et la promotion du genre.

 Des défis sécuritaires immenses attendent IBK2

Cependant, aussi bien l’opposition que la mouvance est unanime pour reconnaitre que IBK connait des difficultés persistantes quant au défis sécuritaire. Ce que rêve les électeurs qui ont reconduit IBK à la tête du pouvoir et tous les maliens détracteurs et partisans confondus, c’est une perspective de changement. Et ce changement se traduira par l’engagement pour le retour de la sécurité et de la paix au Mali. Laquelle paix conditionne le développement économique.

Un chantier énorme dans le sens de la sécurité et de la paix, c’est bien l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord qui n’est toujours pas appliqué. En effet, les rebelles au nord du Mali étaient dans un premier temps fermement indépendantistes, avec un drapeau à eux. En signant l’accord de paix en 2015, un espoir de retour à la quiétude était né mais l’accord est resté jusqu’à ce jour lettre morte.

Reste à voir comment IBK va s’y prendre à ce second mandat sur fond de contestation des résultats des élections par plusieurs partis de l’opposition pour convaincre la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) et les autres séparatistes à respecter les accords de paix signé en 2015. L’enjeu de cet accord de paix, c’est de faire en sorte que les hostilités cessent au nord du Mali afin que ceux  du sud qui ont des activités commerciales avec le nord et vice-versa puissent aller et venir et vaquer à leurs occupations sans craindre des attaques terroristes ou le risque d’être dévalisé. L’autre  enjeux non moins important de cet accord est de favoriser le retour au Mali de nombreux réfugiés ayant fuit vers les pays voisins pour échapper aux conséquences de l’instabilité au Nord du Mali.

Pour rappel, c’est depuis le 7 janvier 2012 qu’une rebellion armée de touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), avait attaqué les positions armées maliennes et ont pris Aguelhok, dans le nord du pays. Depuis lors, des opérations militaires internationales et récemment des négociations entre le gouvernement malien et les rebelles pour le retour à l’ordre au Nord du Mali ont eu lieu.

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