Mali – Présidentielle : des communicants de l’opposition arrêtés, des preuves de procès-verbaux pré-remplis

Les maliens se rendaient aux urnes dimanche 12 août 2018 pour le second tour des élections présidentielles. Mais, le candidat de l’opposition, Soumaïla Cissé, a rejeté lundi 13 août à l’avance les résultats de ce second tour de la présidentielle, appelant le pays à se lever face à « la dictature de la fraude » après un scrutin qui s’était pourtant déroulé dans de meilleures conditions sécuritaires qu’au premier tour.

Six communicants de l’opposition arrêtés

Six membres de l’équipe de communication de Soumaïla Cissé, dont quatre Français, ont été interpellés et placés en garde à vue dimanche, en plein second tour, et une enquête a été ouverte, sans que les motifs de l’interpellation ne soient communiqués, a rapporté Europe1.

Cinq des six hommes ont été relâchés sans aucune poursuite après avoir été détenus pendant deux heures dans un commissariat de Bamako, a indiqué l’entourage de Soumaïla Cissé. Leurs ordinateurs et téléphones ont été saisis. Il s’agit des quatre Français (dont deux bi-nationaux franco-maliens) et d’un ressortissant malien. « Des ordinateurs ont été emportés, des ordinateurs portables saisis. Pourquoi, si ce n’est pour cacher quelque chose ? », a demandé lundi Soumaïla Cissé.

Une enquête a été « ouverte », a confirmé, ce lundi, lors d’une conférence de presse sur le déroulement du scrutin le ministre de la Sécurité publique, le général Salif Traoré, refusant de préciser les motifs de l’interpellation.

« Ça n’a rien à voir avec le candidat Cissé, absolument rien à voir. L’élection se fait, mais le travail de sécurité se fait aussi, une activité n’empêche pas l’autre », a fait valoir le général Traoré. « C’est fait dans l’ordre, le procureur a été informé et une enquête est ouverte », a-t-il déclaré, reconnaissant « une saisie », sans se prononcer davantage pour le moment sur l’objet de l’enquête.

Cette interpellation, qui a eu lieu dans les locaux de l’agence de communication « Smart » qui accompagne le candidat de l’opposition, a été effectuée par « des agents de la sûreté d’État », les services de renseignement maliens, a affirmé le camp de Soumaïla Cissé.

Des preuves de procès-verbaux électoraux pré-remplis et signés

Toujours selon le camp de Soumaïla Cissé, des bulletins de vote « circulaient » également ces derniers jours, preuve que des bourrages d’urnes étaient en préparation. Des journalistes de l’AFP ont pu constater que dans au moins six bureaux de vote de Bamako, les procès-verbaux électoraux avaient été pré-remplis et signés avant même la fin du vote. Ibrahim Boubacar Keïta a répliqué lundi en dénonçant des « manœuvres » de l’opposition, et le gouvernement malien s’est félicité lundi du bon déroulé du scrutin, qui « s’est globalement déroulé sans incidents ».

Les résultats du duel entre le président sortant et favori Ibrahim Boubacar Keïta et l’opposant Soumaïla Cissé sont attendus en milieu de semaine.

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