Zimbabwe – Présidentielle : Mnangagwa confirmé président, l’opposition déboutée
La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a rendu vendredi 24 août son verdict très attendu sur la requête en annulation de l’élection du président sortant Emmerson Mnangagwa déposée par l’opposition, qui accuse le gouvernement de fraudes et de manipulations.
La plus haute instance judiciaire du pays a rejeté la requête sur l’annulation de l‘élection du président sortant Emmerson Mnangagwa, confirmant ainsi ce dernier à la tête du pays. La Cour constitutionnelle a estimé que les accusations de fraudes et de manipulations au scrutin du 30 juillet avancées par l’opposition n’avaient pas été prouvées.
« La requête [de l’opposition] est rejetée […]. Emmerson Mnangagwa est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle », a annoncé le président de la plus haute instance judiciaire du pays, Luke Malaba, en conclusion de la longue lecture de son arrêt. « En dernière analyse, la cour estime que le requérant n’a pas présenté devant elle de preuves claires, directes et suffisantes » des irrégularités alléguées, a justifié le juge Malaba.
La commission électorale avait annoncé début août la victoire de M. Mnangagwa en le créditant de 50,8 % des suffrages, contre 44,3 % à son rival du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa. Arguant de nombreuses irrégularités, le MDC a contesté ces résultats devant la plus haute instance judiciaire du pays.
Installé à la tête du pays en novembre par l’armée et le parti au pouvoir, M. Mnangagwa a officiellement remporté le scrutin du 30 juillet avec 50,8% des suffrages. Son rival du Mouvement pour un changement démocratique (MDC) Nelson Chamisa a été crédité de 44,3% des voix.
Lors d’une audience devant la Cour constitutionnelle retransmise toute la journée en direct par la télévision nationale – une grande première dans le pays -, les avocats du MDC ont longuement contesté ces résultats.
« Nous avons là une tentative massive de dissimulation, nous sommes confrontés à une tentative de manipulation grossière », a résumé l’un d’eux, Thabani Mpofu. « Une nouvelle élection est inévitable. Ce scrutin doit être annulé ».
Les défenseurs d’Emmerson Mnangagwa ont balayé ces accusations d’un revers de manche et dénoncé des « mensonges » et le dossier « vide de preuves » des plaignants. « Cette requête en annulation n’a pas de fondement sérieux », a argumenté l’avocat Lewis Uriri.
Depuis son arrivée aux commandes du Zimbabwe en novembre, M. Mnangagwa, un ancien proche de Robert Mugabe, a promis de tourner le dos à son régime autoritaire et corrompu et de relancer l’économie d’un pays au bord de la faillite.
La requête du MDC a provoqué le report de la cérémonie d’investiture du président Mnangagwa, prévue le 12 août. Si la Cour confirme sa victoire, elle doit se tenir d’ici dimanche.
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