Bénin – crise au PSD: Emmanuel Golou perd la première manche mais ne s’avoue pas vaincu

Apres le verdict du tribunal de première instance de Cotonou, le bras de fer entre le président Emmanuel Golou et Clément Houinou Ebo se poursuit toujours. Le Camp Emmanuel Golou ne s’avoue pas encore vaincu suite à la décision du tribunal plutôt favorable à Houinou Ebo.

Le président Emmanuel Golou n’est pas satisfait de la décision rendue en première instance par le tribunal de première classe de Cotonou dans le différend qui l’oppose au camp du président Amoussou. En tout cas, l’international socialiste n’entend pas jeter l’éponge de sitôt. Il décide d’attaquer la décision rendue par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou devant les juridictions de second degré.

[su_heading size= »17″] À lire aussi : Crise au sein du parti PSD: enfin l’épilogue, Golou totalement perdant [/su_heading]

En effet, suite à la décision judiciaire confirmant Clément Houinou Ebo comme l’unique président du parti social démocrate, Emmanuel Golou dans un communiqué adressé à ses militants, les a rassuré sur le fait qu’ils n’ont pas encore perdu la bataille. Dans son adresse à ses militants, le président Emmanuel Golou affirme que ses conseils sont à pied d’oeuvre pour attaquer la décision du tribunal de première instance (TPI) devant les juridictions d’appel.  » Mais, je voudrais dire à tous que les avocats du Parti travaillent pour formuler un appel contre ce jugement de premier ressort afin que la vérité soit rétablie dans cette affaire« , pouvait-on en effet lire dans son message.

Pour rappel, cette crise qui secoue le Psd remonte à l’année 2016. En effet, en 2012, Emmanuel Golou, le président intérimaire du parti a été élu président lors du congrès de 2015 en succédant ainsi à son mentor Bruno Amoussou qui s’est fait élire député la même année. Selon des indiscrétions, les deux acteurs politiques se sont entendus pour que l’un aille au parlement et que l’autre travaille pour la présidentielle de 2016 en qualité du candidat unique de l’union fait la nation, une alliance politique dont le PSD est membre.

Malheureusement en 2016, l’union fait la nation n’a plus présenté de candidat et Bruno Amoussou a même appelé les militants du parti à voter pour le candidat de leur choix à l’exception du candidat du pouvoir en place.

[su_heading size= »17″] À lire aussi : Emmanuel Golou reconduit à la tête du Comité Afrique de l’International Socialiste [/su_heading]

Une posture que le président Emmanuel Golou n’a pas digéré. Il a pris alors ses distances vis-à-vis de son mentor. Une crise de confiance s’installa au sein du parti. Alors que les membres proches d’Emmanuel Golou projetaient l’organisation d’un congrès extraordinaire, d’autres militants du même parti, plutôt fidèles à Bruno Amoussou dénoncent la mauvaise gestion d’Emmanuel Golou et demandent le report du congrès.

Ils prennent de court Emmanuel Golou et son camp en organisant un Conseil national le 26 juin 2017. Conseil national au cours duquel ils destituent Emmanuel Golou et nomment Clément Houinou Ebo président par intérim. Ils saisissent par la suite la justice, demandent et obtiennent l’interdiction du congrès extraordinaire annoncé par le camp Golou.

Mais Emmanuel Golou passe outre cette procédure en justice, organise leur congrès et ignorent les actes du Conseil national du 26 juin. Au cours dudit congrès, les congressistes reconduisent leur leader à la tête du Psd.

Le congrès de Emmanuel Golou est déclaré illégal par le camp proche de Bruno Amoussou qui organise un congrès extraordinaire les 11 et 12 Août 2017. Dans la foulée, un document du ministère de l’Intérieur datant du 18 juillet 2017 sera publié. Dans cette correspondance, il est clairement démontré que la déclaration des décisions du congrès de janvier 2015 ayant consacré l’élection du président Golou à la tête du Psd, est faite hors délai et reste non conforme à la loi.

[su_heading size= »17″] À lire aussi : Chronique de Jérôme Carlos : « Bénin ; qui forme qui et pour quoi faire ? » [/su_heading]

Dans ladite correspondance, le ministre de l’Intérieur a rappelé que Clément Houinou Ebo reste le président intérimaire du Psd. Le ministre de l’Intérieur a pris position au profit du camp Bruno Amoussou. Une position du ministère que la décision de justice vient d’entériner à travers le verdict rendu en faveur du camp proche du président Bruno Amoussou.

Mais un recours du camp Golou pourrait-il inverser la donne? Seul le temps nous édifiera.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus