Bénin : le fléau des mariages forcés perdure toujours malgré les textes

La pratique rétrograde du mariage forcé et précoce continue de faire parler d’elle. Ce phénomène qui a fait plusieurs victimes sur le plan national malgré les textes existants en la matière au Bénin, peine encore à disparaître dans les villes et surtout campagnes du pays.

Alakè Manzidath est une jeune fille originaire de Cobly, département de l’Atacora, et est issue d’une famille de trois enfants dont elle est la benjamine. En 2005, alors qu’elle poursuivait ses études à Cotonou, dans la partie méridionale du pays, son oncle qui était son tuteur lui annonça la célébration de son 15ème anniversaire de naissance qui devrait être fêté dans son village natal à Cobly.

[su_heading size= »17″] À lire aussi : Bénin: Camp de famille: Les signaux d’alarme d’un mariage qui s’écroule [/su_heading]

Mais lorsqu’elle s’y rendit, elle fût surprise de ce qui l’attendait. En lieu et place de la célébration de son anniversaire comme annoncé avant son départ de Cotonou, ce fut la remise de sa dot à sa famille en présence de ses parents puisque ces derniers avaient déjà donné leur accord pour la célébration de ce mariage avec Aziz, 45 ans en ce temps. Pour Alakè M., c’est une sorte de trahison de la part de son oncle en complicité avec ses géniteurs.

Comme on pouvait s’en douter, la première nuit de noces fût pénible. Elle perdit sa virginité. Ainsi débuta son calvaire au cours duquel plusieurs tentatives de fuite ont été infructueuses.

En 2017, un malheureux accident de la circulation a coûté la vie à Aziz, son mari qui la laisse ainsi sans enfant. Moins de quatre mois après les cérémonies funéraires, les deux familles décident, selon la coutume, de procéder au lévirat. Alakè doit être remariée au jeune frère de son mari défunt. Très remontée contre cette décision des parents, Alakè était l’objet de persécutions et de menaces. Ne pouvant plus supporter, elle s’enfuit de la maison. De source proche des défenseurs des droits de l’homme, Alakè serait  aujourd’hui en sécurité dans un autre pays, son désormais terre d’accueil.

Tout comme Alakè, elles sont nombreuses à vivre ce cas qui perdure toujours dans certaines régions du pays. Malgré donc le cadre législatif et réglementaire au Bénin sans oublier toutes les opérations d’informations et de sensibilisations qui ont lieu dans le pays, la pratique du mariage forcé se poursuit. Et les conséquences sont lourdes. Les différentes associations et groupements de défenses des droits des enfants font le travail mais il est aujourd’hui impérieux qu’ils redoublent d’efforts pour l’éradication complète de ce phénomène.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus