Bénin : polémique autour d’un « gros » contrat de gré à gré signé sous le régime Talon

Le gouvernement du président Talon est depuis hier, 15 septembre 2018, au cœur d’une polémique de passation d’un marché de près de 99 milliards de francs cfa, en moins de 24 heures, avec le groupe luxembourgeois Jan De Nul. Mais selon les autorités gouvernementales, ce marché n’a rien d’illégal.

Au Bénin, la passation des marchés gré à gré est régie par la loi portant Code des marchés publics. En vertu de cette loi, le gouvernement a procédé à la signature d’un contrat de gré à gré avec le groupe Jan De Nul pour la conception et la réalisation de travaux de protection et de valorisation du segment prioritaire de côte à Avlékété et Djègbadji dans la commune de Ouidah. Un projet qui s’inscrit dans le programme d’aménagement du cadre de vie du gouvernement pour la création de cités balnéaires à des fins d’attractivité touristique.

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Réceptionné le 14 février 2017 à la Direction nationale du contrôle des marchés publics, le dossier de passation de marché public entre l’Etat béninois et le groupe Jan De Nul par la procédure de gré à gré a été a reçu un avis favorable de la structure de contrôle le 15 février 2017 après étude. Cette célérité dans le traitement de contrat qui porte sur près de 99 milliards de francs cfa ne laisse pas indifférents nombre de citoyens béninois.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont dans tous les sens, la polémique s’enfle. Une polémique qui intervient dans un contexte où les Organisations de la société civile demandent au gouvernement de rendre publics les contrats de marchés publics et de partenariat public-privé. « Pour une gouvernance transparente au Bénin, publiez les contrats des marchés publics et de partenariat public-privé », peut-on lire sur les géants panneaux publicitaires de la ville de Cotonou.

Le gouvernement rassure… 

Joint au téléphone, le Directeur de la communication de la présidence de la République, Wilfred Léandre Houngbédji, a indiqué que le contrat de gré à gré qui fait polémique respecte les dispositions légales en vigueur dans le pays. Pour Wilfred Léandre Houngbédji, la célérité dans le traitement de ce dossier se justifie par l’urgence impérieuse d’obtention de financement de RABO BANK pour l’exécution du projet. « Le Bénin courrait le risque de perdre le financement du projet et vous savez, en matière de passation de marché gré à gré, la loi n’a fixé aucun délai pour l’étude du dossier », a-t-il insisté.

S’appuyant sur les dispositions de l’article 49 du Code des marchés publics, il a expliqué que, pour des raisons techniques, le contrat a été exécuté en gré à gré avec le groupe Jan De Nul mondialement reconnu pour son expertise dans le domaine du dragage et de protection de côtes. A cet effet, il fait remarquer la notoriété dudit groupe déjà impliqué dans la réalisation du projet de protection de la côte à l’est de l’épi de Siafato , un projet qui vise à installer neuf ouvrages de protection pour sécuriser les infrastructures socio-économiques et les riverains installés dans l’emprise située non loin de l’hôtel Eldorado PK3, à la hauteur du poste de péage et de pesage d’Ekpè jusqu’au PK 11, 5km de la route inter-Etat Cotonou-Porto-Novo.

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